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Chris le Gardien auteur
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La Porte Etroite... un pas vers l'éternité!

La Porte Etroite... un pas vers l'éternité!

Quand on sait embrasser l'Univers on EST Amour. Quand on EST Amour, on peut et on veut transmettre la clé de l’Immuable. Ces clés, nous ne les créons pas. Nous les trouvons là où elles n’ont jamais cessées d’être. Déposées au secret, jusqu’à ce qu’on les utilise, en conscience apaisée.

J’ai cherché souvent des recettes toutes faites dans la lecture fastidieuses de nombreux philosophes. Mais rien ne s’impose et tout est processus de maturation personnelle.Quelle serrure pour quelle clé ? Quelles portes d'ailleurs? Nous ne faisons rien d’autre qu’adapter notre serrure personnelle au Monde essenCIEL. Nous ne devons peut-être pas perdre de temps à fabriquer la clé, mais le gagner à trouver la bonne combinaison de dents qui s’articule dans le gond afin de lever la cheville qui bloque l’entrée dans le Temple sublime.Tout changement, toute gesticulation de l’Ego ne vise finalement qu’.à cette fin.

La porte est un symbole riche qui parle naturellement à chacun de nous, indépendamment de toute connaissance intellectuelle ou culturelle. La porte ouvre sur des vérités plus ou moins sensibles.

La 4 ème lettre de l’alphabet DALETH, signifie « porte » en Hébreu, et a la valeur 4 qui nous relie symboliquement au carré et donc à la Terre. Ce rapprochement est intéressant. Laissons voyager maintenant notre esprit à la rencontre des images que le sujet suscite. Parfois, au hasard des rencontres ou des lectures, nous sommes frappés par la pertinence des intuitions qui jaillissent soudain comme des correspondances venues d’un autre monde, par une porte dérobée de l’esprit ?

Que nous disent les astres savants ? Le cycle solaire fait partie des rites ancestraux partagés aux quatre coins de notre terre ronde. Il se lève à l’est, voyage ainsi d’Orient (porte des dieux) en Occident ou il vient terminer sa course. La porte se ferme alors sur la Lumière. Et sa course reprend, à l’infini.

Une porte est une correspondance entre deux espaces distincts. Le monde induit en effet des murs et donc une porte : Il y a de part et d’autre d’une porte, 2 espaces bien délimités, un extérieur et un intérieur. Pour franchir un mur un mur, il faut une porte associée, parfois bien cachée. Il reste qu’une fois trouvée, il faut encore pouvoir l’ouvrir.

La porte marque une opposition entre des lieux qui sont distincts, délimités, séparés par des murs. On peut parfois être dos au mur ou à son pied, mais il y aurait bien là un cul de sac, une impasse. La porte permet précisément de s’affranchir des limites naturellement imposées par l’espace et par le temps.

Cette dualité, toute nécessaire, est autant une prison qu’une chance extraordinaire de liberté. Le monde-matière est duel. Il ne saurait être immuable, car il est mouvement; il conduit à la personnification de l’Être, à son individuation, mais aussi à sa libération, à son indépendance par l'éveil à Soi. Il s'affranchit alors peu à peu de cette limite spatiale et temporelle qui le cloître dans une illusion utile.

La porte fermée, isole ou protège ; ouverte, elle conduit vers un ailleurs. La porte ouvre sur un nouvel horizon en étendant les limites de l’enceinte naturelle. Il y a donc toujours un passage « in » et « out » d’un côté à l’autre; d’un intérieur vers un extérieur ou inversement. Grâce à la porte, j’élargis mes connaissances en explorant un autre espace. Dans cette circulation de pièce en pièces, d’espaces en espaces, j’ouvre et je ferme des portes vers des espaces connus, reconnus ou inconnus. Je sors de chez moi. Et comme l’allégorie de la caverne je regarde le monde autrement. Je voyage n’est-ce pas ?

Par analogie, le monde temporel naît d’une entrée, passage à la vie, se poursuit par une progression dans le temps et l’espace de notre vie et se termine par une sortie que certains sont en droit de penser définitive.

Le monde-matériel est bien une construction à volume fermé et couvert, avec des pièces horizontales que l’on explore, une à une, et des portes multiples que l’on franchit, dans un sens ou dans l’autre. Ces portes horizontales sont des voyages vers nous-mêmes. Des passages quotidiens de vérités éprouvées en contrevérités.

De certitudes joyeuses, en doutes, de vices ou de vertus, de mal ou de bien. Ces portes restent duelles. Mais elles sont nécessaires à l’apprentissage.

On ouvre peut-être beaucoup trop de portes en proportion des faibles horizons que celles-ci nous offrent. Et combien de souffrances accumulées malgré nos efforts ?

Quand on a réglé nos petites névroses personnelles il faut s’attaquer au grand mystère de la Vie et en définitive, nous passons notre vie, de portes en portes, d’espaces intellectuels en espaces affectifs, de temps en temps, d’un chemin à l’autre. Nous cheminons d’un extrême à l’autre et demeurons finalement immobiles sur un plan horizontal plat et sans réel horizon. Nous bougeons les meubles de notre espace intérieur. Nous faisons du Feng Shui mental ; en demeurant dans l’horizontalité.

En croyant franchir un nouveau seuil et le bon, nous restons finalement sur le seuil de la maison, derrière une porte désespérément close et à la condition de l’avoir trouvée seulement. Nous roulons notre pierre comme Sisyphe sans fin, et nous nous habituons au sens de l’absurde. Les portes mentales et profanes sont donc aussi nombreuses que l’espoir de renouveau qu’elles font naître. La dualité du monde se nourrit de morales antagonistes.

Une enceinte est, par nature, fermée pour se protéger de l’extérieur. Ces Temples sont des lieux initiatiques, hermétiquement clôts et consacrés. Dans de nombreuses traditions ancestrales, les temples sont symboliquement protégés par la présence d’un gardien qui assure la surveillance active de l’enceinte physique. Ce n’est pas sans me rappeler le Dieu JANUS, gardien du seuil. Le Temple est ainsi hermétiquement clôt (Hermès, Dieu de la connaissance) préservé des agressions profanes.

Pour entrer dans un Temple, et finalement en nous-même, il faut d’abord et bien sûr, être initié, et disposer de la bonne clé. Dans ce cas, la clé de la porte d’entrée du Temple est intrinsèquement liée à l’initiation elle-même. Il ne s ‘agit nullement d’imposer ni de confier des secrets froids et abstraits mais de porter l’initié à la compréhension du monde-matière et du Monde immuable, par Soi-même. Cette transformation de l’être profond est opérée par le langage symbolique qui renvoie aux vérités immuables par le moyen de signes qui aident à l’éveil, par paliers successifs. Le symbole est un outil d’éveil. Il transcende les préjugés et les connaissances qui nous attachent au monde d’en bas pour nous fournir une Vision du Monde d’en-haut. Quoiqu’il en soit, la porte du Temple est bien un seuil protégé, une transition d’un lieu à l’autre, d’un monde à l’autre, d’une habitude à l’autre.

«Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie et il y en a peu qui le trouvent.» Matthieu ,VII,14.

Matthieu parle d’une porte « étroite ». On ne parle plus ici des portes multiples de nos connaissances, expériences horizontales personnelles, toutes temporelles et subjectives, de nos doutes, de nos souffrances d’hommes, de nos connaissances plus ou moins subtiles. Matthieu nous parle d’une porte verticale de sagesse. Elle nous ouvre sur une dimension particulière et définitive de l’état initiatique.

L’initiation ne produit aucune transformation miraculeuse, sans investissement personnel; mais ce passage de l’état profane à celui d’initié est, en soi, un degré vertical de franchissement. Le profane renaît en Initié. Le vieil homme doit mourir et se régénérer. L’initiation n’est donc pas qu’une simple cérémonie de « passage ». C’est la « consécration » d’une vraie naissance ; une nouvelle temporalité individuelle dans un temps et un espace con-sacré qui n’est plus le monde-matière.

S’il reste une opposition réelle entre la pénombre qui règne dans le monde profane et la lumière qui préside aux travaux dans le Temple, l’initié a résolu cette dualité par l’harmonie, l’Unité des contraires.

C’est ainsi que la Lumière chasse progressivement la pénombre, comme nous le dit si bien l’Evangile de St Jean.« Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point saisie. » (Chapitre 1 , 5)

Comme le dit le Bouddha, le chemin qui mène à la clarté est inséparable de nous-même. La lumière n’est donc jamais acquise. Elle est mystérieuse et en tant que mystère, elle ne se reçoit au mieux que grâce à une concentration persévérante.

Le seuil franchi, combien d’entre nous ont cru être arrivé au bout du périple laborieux ? C’est ici que la lettre DALETH et sa valeur 4 résonne en moi.

C’est la porte qui mène vers le matériel, (4 chiffre de la matière) où la lumière de l’EINSOF (L’infini) est cachée par une sorte de pare-soleil. C’est un travail à accomplir au gré de notre persévérance et assiduité personnelle que de nettoyer ce filtre pour percevoir la Lumière chaude de l’immuable.

La porte franchie, il ne se passe rien d’immédiatement palpable, on ne trouve rien d’autre qu’un Soi-même dé-construit : tout reste à re-construire. Marcel Proust disait « on ne reçoit pas la sagesse ; il faut la découvrir soi-même après un trajet que personne ne peut faire pour nous. »Derrière la grande porte paradoxalement dite « étroite» en signe de notre propre humilité, il n’y a rien qui nous soit donné de comprendre sans un effort personnel, sans l’investissement permanent de notre conscience, sans un éveil progressif à mesure que nous découvrons le sens de tel ou tel symbole, l’éveil progressif de notre conscience ne suppose aucune révélation, aucun miracle. C’est le travail, la progression, la recherche bien sûr aussi de nos portes horizontales intimes, qui permettent de cheminer et de recueillir, après l’avoir semé, le fruit de notre labeur.

Franchir la porte en « IN TIME », c’est se donner la chance d’ accéder à un niveau spirituel, baigné de lumière, dans un lieu aux moyens et outils con-sacrés Il s’agit bien de faire tomber les frontières temporelles et aveuglantes qui nous bouchaient l’horizon, de contribuer à faire idéalement tomber les murs de l’ambivalente condition humaine, tout en reconnaissant que la matière du monde ne peut se passer de cette ambivalence, sauf à n’être qu’une porte sans murs, qui est une utopie. En revanche, la permanence de l’Unité, la Lumière apprivoisée progressivement grâce à notre travail et à notre persévérance, illumine le monde.La porte ouvre bien sur le chemin sacré, consacré qu’il reste à parcourir à intérioriser pour construire l’Édifice dont nous sommes les constructeurs. La porte est en quelque sorte aussi cette brèche spatio-temporelle qui permet la ré-génération, la quintessence de la Lumière, qui en tant que but et moyen, nous accompagne dans notre vie, éclipsant très progressivement nos ténèbres personnelles en proportion de nos seuls efforts. Ne venons-nous pas recharger nos batteries dans l'initial en franchissant cette porte? Tout en restant ancré dans le Monde matériel, les pieds en terre, la tête dans les étoiles.

Cette participation à l’œuvre, cette co-construction du monde, dans le temps con-sacré et protégé - au-delà la porte d’occident en IN mais aussi en OUT, dans le monde profane, lorsque les travaux sont clôturés - sont l’œuvre et le but de l’initié.

Les ténèbres ne peuvent saisir la lumière que l’initié entretient en lui par le fait ultime et inaltérable de son initiation. Le travail permanent se nourrit de son propre mouvement. Pour que la vérité se partage il faut que le seuil soit franchi dans les deux sens par ceux qui en sont dignes et protégés des curieux ou malfaisants qui ne le méritent pas. La lumière jaillit de l’obscurité.

L’initié est bien dans cette quête de lumière Tout initié a été un profane qui a subi l’initiation et qui retourne dans le monde duel (maison : BETH : chiffre 2) et ambivalent armé de ses outils initiatiques. Tout profane est un homme doué de raison qui peut frapper à la porte du Temple intérieur et espérer y trouver quelque chose. « Frappez, on vous ouvrira. » On peut donc dire, sans trop se tromper, que la porte nous ouvre en IN à l’hermétisme discret, berceau de la Lumière Et en OUT, elle se re-ferme sur les ténèbres que nous regagnons, mais qui en proportion de nos con-naissances n’ont plus de prise sur nous (ou dont nous tentons de limiter la domination mentale).

Enfin, cette porte qui mène à l'immuable ne garde pas égoïstement cette Lumière . Elle est donc bien plus qu’une porte comme une autre. Elle est une porte de sagesse qui se nourrit perpétuellement d’Humanité, dans un sens comme dans l’autre et sans enfermement ou porte close secrète.

La porte vers l'immuable, est une porte à la croisée des mondes qui symbolise la symbiose entre deux espaces temps. Celle de la vie temporelle et celle de la vie initiatique. Un intérieur et un extérieur spatial, aussi bien que spirituel. De sorte que l’initiation nous permette d’élucider ce lien intime et ambivalent entre dehors et le dedans ;

La lumière dissipe les ténèbres mais ne les anéantit pas. C’est sans doute un peu de cette Lumière dont nous gardons la flamme inaltérable en nous au contact, dans le monde profane. La Lumière de la conscience dissipe, même temporairement, même imparfaitement les ténèbres de l’ignorance. Et il serait bien présomptueux de vouloir vaincre à soi-seul, l’obscurité qui nous précède.

Il faut cheminer et persévérer. On ne peut que témoigner de notre affection à ceux qui le partagent comme nous. Ils sont nos complices, des âmes sympathiques, initiées ou initiables.

Voilà la Beauté. Une complicité de partage, en pleine conscience, d’émotion venue d'en haut. Ce sentiment commun qui naît chaque fois que deux êtres captent très exactement et au même moment, la même énergie primordiale, quand leur cœur libéré le leur permet, sur le plan.

Le Monde un jour trouvera sa pleine lumière, et sans doute grâce aux mathématiques et à la physique quantique, qui mettront en avant l'évidence des intuitions dont les initiés sont dépositaires. Les physiciens commencent déjà à poser les bases de cette Monade dont parlaient les anciens. Mais les indices sont suffisants aujourd’hui pour confirmer un grand nombre de thèses ésotériques. Notamment ce que les orientaux appellent la sur-âme.

Nous sommes tous issus de cette Over-Soul. Mais pour chacun, elle jaillit par bribes, se distille et se diffuse au centre, par paliers successifs, déclic après déclic, jusqu’à ce que la porte s’ouvre.

Le devoir de l'initié, n'est pas d’imposer cette vérité : la vérité est immuable et n’a pas besoin qu’on la définisse, ni qu’on la crée. Le devoir de l’initié est de favoriser sa diffusion. Par son exemple, l'initié filtre l'Amour, et le rend discrètement palpable à ceux qui sont en capacité de le recevoir, sans tapage, sans miracle, sans spectacle ; par jaillissements successifs, les filtres s’affinent en chacun et permettent la perception subtile d’une parcelle de l'Over-Soul.

Et nous ressentons l'incroyable bonté qu'elle dégage, cet extraordinaire courant d'Amour qui nous traverse.

Depuis que l’Homme est Homme, il passe par l’expérience de la dualité. Tout être vivant sur cette dimension matérielle est en mouvement et subit la Loi de la Nature. La soumission aux lois physiques est incontestable. Il n’existe rien sans cause directe ou indirecte. Les initiés, sont des dépositaires méritants de cette Lumière qui est elle-même Loi Initiale. Leur devoir est de veiller et/ou de passer, selon l'évidence qui les appelle.

Nous sommes tous des initiés en puissance, près à franchir le seuil de cette belle porte étroite et d'assurer son pas, et ceux des êtres qu'on aime, sur le bon chemin.

Street Art.

Street Art.

Sortir des limites de notre sensibilité et de notre vision mentale et atteindre une liberté plus vaste, telle est la signification de l'immortalité.

Tagore

Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie et il y en a peu qui le trouvent.

Matthieu ,VII,14.

Notre mission est de reconnaître exactement les contraires, d’abord en tant que contraires, puis comme les deux pôles d’une unité.




 

 

 

Hermann Hesse

Men are bound by the bondage of existence and are liberated by understanding the nature of existence.

Hevajra Tantra

Après le temps du déclin vient le tournant. La puissante lumière qui avait été chassée refait son entrée. Un mouvement se produit (…) un mouvement naturel, qui naît spontanément. C’est pourquoi la transformation des choses anciennes est parfaitement aisée. (…) C’est pourquoi il ne faut rien précipiter artificiellement. Tout vient spontanément lorsque c’en est le temps. Telle est la voie (le tao) du ciel et de la terre. (Traduction de Richard Wilhelm)

Yi Jing, le grand livre chinois du changement, l’hexagramme 24, Fù, le Retour (le tournant)

Toutes les tentatives de créer une nouvelle vie, soit dans le christianisme historique, soit par des révolutions sociales, par la fondation de sectes, etc., ont abouti à l’objectivation, se sont terminées par une adaptation au quotidien, par le rétablissement du vieux sous des formes nouvelles : inégalité, amour du pouvoir, luxe, dissidences, etc. La vie de notre éon n’est qu’épreuve et chemin, mais une épreuve ayant un sens, et un chemin qui conduit à l’accomplissement. La vie de l’homme deviendrait plus facile, s’il prenait conscience de tout l’Inconnu qui ne s’est pas encore manifesté : révélation non seulement du Saint-Esprit, mais aussi d’un homme nouveau et d’un nouveau cosmos.

Berdiaeff :1947 - Dialectique existentielle du divin et de l’humain