La vieille aux pieds nus, froids comme l’eau des rizières
Ne se relève plus ; les plaines d’Hokkaïdo,
Soleil levant, o fructueuse boue d’eau,
Entre les jeunes pousses, l’ont accueilli hier.
« Amaterasu o mikami », réchauffez moi !
S’était-elle écriée – La déesse Solaire
N’entendit pas sa voix et fit monter à soi
L’âme de la grand-mère.
Glace, mousson, Typhon ; Ishikari d’enfer
On y tremble, on y meurt après y être né
Et le riz toujours pauvre et le riz qui l’enterre :
Paysanne oubliée.
Le cœur souriant pourtant aux portes de la mort,
N’emporte aucune haine. Esprit de tradition ;
On a semé, on a béni ; au repiquage on danse encore.
Et demain, sans elle, ses fils laboureront.
Nord ! Comme ces corps rongés par la douleur,
Durs comme les pierres et comme les Mélèzes ;
Blanc comme la pâleur des enfants qui en cœur
Prient les Kamis au Temple et soignent leur malaise.
Hokkaïdo austère.
L'espace d'une vie est le même, qu'on le passe en chantant ou en pleurant.