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Chris le Gardien auteur
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Songe d’Hokkaïdo

Songe d’Hokkaïdo


La vieille aux pieds nus, froids comme l’eau des rizières

Ne se relève plus ; les plaines d’Hokkaïdo,

Soleil levant, o fructueuse boue d’eau,

Entre les jeunes pousses, l’ont accueilli hier.

 

« Amaterasu o mikami », réchauffez moi !

S’était-elle écriée – La déesse Solaire

N’entendit pas sa voix et fit monter à soi

L’âme de la grand-mère.

 

Glace, mousson, Typhon ; Ishikari d’enfer

On y tremble, on y meurt après y être né

Et le riz toujours pauvre et le riz qui l’enterre :

Paysanne oubliée.

 

Le cœur souriant pourtant aux portes de la mort,

N’emporte aucune haine. Esprit de tradition ;

On a semé, on a béni ; au repiquage on danse encore.

Et demain, sans elle, ses fils laboureront.

 

Nord ! Comme ces corps rongés par la douleur,

Durs comme les pierres et comme les Mélèzes ;

 

Blanc comme la pâleur des enfants qui en cœur

Prient les Kamis au Temple et soignent leur malaise.

 

Hokkaïdo austère.

 

Une rizière au Japon. Crédit Photo © Zefa.

Une rizière au Japon. Crédit Photo © Zefa.

L'espace d'une vie est le même, qu'on le passe en chantant ou en pleurant.

Proverbe japonais