Au commencement était le Verbe ?
Écrire ce n'est pas chercher à communiquer sa vérité au plus grand nombre, c'est réfléchir la Lumière et l'exposer aux bons yeux.
Nous sommes les modestes passeurs d’une vérité qui se révèle, aux divers degrés de notre conscience. Une Lumière Intime qui infuse et se diffuse lentement, à mesure que nous progressons sur le sentier, c’est le Verbe.
Le Verbe qui laisse transparaitre aux yeux méritants, via toutes les philosophies et au travers toutes les religions, les signes tangibles de son universalité.
Cette Lumière nous précède et nous survit. De même qu’elle précède et survit à nos ténèbres d’ignorance.
C’est le Verbe, qui inspire le feu initial qui est en nous. Cette part sacrée et intouchable de nous-même.
Le papillon ne naît pas avec ses ailes mais a confiance dans sa nature.
Cette part perdue, chacun finit par retrouver un jour, au bout de l'Univers.
Le Verbe à été remplacé par le bruit.
Ne suffit-il pas d'apaiser son cœur par le silence de l'esprit ?
On croit créer et on ne fait que mettre à jour un peu de Lumière réconfortante de nos origines célestes.
Et les mots sont déjà de trop, puisqu’ils sont l’enfermement méthodique de l’infinie richesse du Monde d’en haut.
On ne circonscrit pas l'infini.
Le langage de la raison est l’outil de l'Ego. C’est la langue de l’Histoire ; cette histoire mêlée aux autres ; cette dualité nécessaire, génératrice d’autonomie.
Le langage de la raison nous positionne, individu vivant et original en nous rassurant sur nous même ; Il nous personnifie, nous rend savant et souvent présomptueux.
La raison et la subversion, les vérités inconciliables des uns contre les autres, sont le premier pas tangible sur le chemin de notre transformation, de notre transmutation.
Sans langage de la raison, même confuse, il n’est pas de Liberté possible.
Sans langage de la raison, même imparfaite, nous ne serions que créature parfaite, mais passive et résignée.
Le langage de la raison c’est le tourbillon des éléments qui se déchaînent. C’est la réaction chimique d' émotions qui se frottent, c’est l'apogée de l’Ego qui précède la révélation du Soi. La révolution vers nous-même.
Le langage nous bouleverse, nous déstabilise, et nous remet en question.
Le langage de la raison se substitue au langage sacré, au Verbe originel.
C'est le langage d'en bas. Mais c'est encore le Verbe.
On expérimente et on traduit le Monde avec les mots qu'on peut et les yeux qu'on a, des plus grossiers aux plus subtils.
Et nos mots pour le dire sont toujours des mots maladroits, car substitués.
Ces mots qui traduisent toujours mal même les évidences du cœur.
Ces mots se sont organisés autour de l’Ego et ont oublié, en périphérie d’eux-même, leur vrai racine sacrée.
Tout langage de la raison, même sage, est périphérique à soi-même et partant, par trop extérieur.
La pensée ne se perd plus dans les images symboliques. Elle re-mobilise l'espérance vaincue par les habitudes du langage.
Elle révèle le socle permanent en le dévoilant ... progressivement et sans miracle.
Elle divinise les mots et leur redonne leur odeur essentielle.
Le langage du cœur est résonance profonde de Soi au monde ; communion parfaite, au centre de Monde ; réconcilié, réunis.
Tout ce qui est séparé est réuni au centre du cœur.
Les symboles nous enrichissent ; ils éclipsent les préjugés et les expulsent en ne leur permettant aucune prise sur nous.
Le langage du cœur fonde notre Liberté et donne l’ancrage nécessaire au langage de la raison qui, sans lui, n’est qu’influence extérieure.
Les évidences naissent spontanément du centre.
Il faut rentrer en Soi pour écouter le Monde et ne rester au seuil de sa maison que pour faire rayonner sa Joie décomplexée.
Le langage du cœur est rayonnement. Il n’impose rien au plus grand nombre.
Le langage du cœur est un rapport de Soi au Monde ; une alchimie de l’évidence ; une réaction spirituelle naturelle ; une renaissance par le cœur.
Et si les mots de la raison ne sont juste plus suffisants, fermons les yeux et entendons les sons de l'Univers qui résonnent.
Ils révèlent mieux que tous les livres du monde, la totalité de nous-même.
Entendons la mélodie céleste.
Apprécions l'harmonie des courbes de l'univerCIEL.
Nous avons les mêmes yeux et les mêmes oreilles, Ici et maintenant.
La connaissance la plus profonde que nous puissions acquérir de l'être consiste dans notre propre consentement à être.
L’avenir final viendra se rattacher aux sources du passé.