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Chris le Gardien auteur
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La Mort du Vieil Homme...

La Mort du Vieil Homme...

La Mort du Vieil Homme...

 Je ne crois que dans la Révolution des cœurs, pas dans l'imposition à tous d'une vérité Unique, platement horizontale et ultra violente.

Quand on ouvre son Cœur, on a les bras si grands qu'on peut embrasser l'Univers.

On a tous le choix: vivre sous la pression du monde dit « extérieur », se sentir cerné, enfermé entre des étaux douloureux, ou bien suivre l’évidence que nous suggère le Cœur, en s'invitant à la réconciliation des éléments séparés, sortir de la pensée et rentrer au Centre de Soi.

R-entrer au centre, n’est surtout pas un concept Mental. Ce n’est d’ailleurs pas non plus une technique. Ça ne s’apprend pas. L’évidence seule nous montre ce chemin. On apprend pas à être heureux, le bonheur ne se consomme ni ne s'enseigne. Aucune doctrine, hors de nous-même, ne mène au Cœur. Libres d'être au dehors ou au dedans, nous sommes à la recherche de l'équilibre perdu. Sur l'axe d'un monde invisible notre âme se révèlera.

Intellectuellement la figure du cercle est bien connue. Le centre et le rayon permettent un tracé parfait. L’homme dès sa naissance, vieillit en périphérie de ce cercle où il situe d’ailleurs des objets distincts et séparés.

Les notions de distance et de temps, forment une matrice d’identifications et d’émotions rentrantes. Tout l’habitue à un monde dit « extérieur ». La connaissance biblique symbolise, en quelque sorte, la séparation originelle, cette identification au morcellement des sens et des choses, et partant, la naissance d’une pensée distincte et contrainte. En choisissant une attitude pour compenser un manque, on s'identifie à un modèle illusoire de force, et on s'éloigne du foyer a(n)imant.

La périphérie est le monde des formes et de la conformité sociale. Un monde nécessairement incomplet, car la connaissance qu’on en a est nécessairement limitée par nos vieux sens et les instruments que le Vieil Homme a tenté de développer pour percer certains de ces mystères.

La science n’a d’autre but de reconstituer en un savoir aussi objectif que possible, les éléments séparés du monde. Ayant la chance de vivre à une époque ou le progrès nous fait plonger au cœur de l’atome et la physique quantique, on ne peut que constater l’incroyable fuite en avant de ce morcellement et de sa profondeur.

Pourtant, la physique quantique, pas plus qu’aucune science humaine, ne pourra jamais résoudre le conflit Mental de l’horizontalité et de son mouvement, car aussi loin qu’elle prospectera la matière, elle sera toujours dans l’objet et courra après lui à l’infini, sans jamais trouver de fin à sa quête de connaissance.

La connaissance est objective. Elle a pour objet l’apparence du monde et elle le dissèque sans fin. La forme aussi microscopique ou macroscopique qu’elle soit, est toujours un objet extérieur. C’est une quête horizontale que la pensée ne peut vaincre par elle-même. Cette dualité c’est le monde des formes. Sa composante dimensionnelle est une production mentale attachée à l’esprit. Cet esprit horizontal, n’a pas vocation à en trouver le bout, car il n’y a pas de bout à cette quête intellectuelle. Il n'existe aucune réponse à la question Mentale qui ne soit pas elle-même un objet extérieur et Mental.

Certains scientifiques, à la suite d’Einstein, ont pourtant compris que l’essentiel n’était pas l’objet étudié, mais le sujet qui l’appréhende.

Si notre raison ne suit pas notre intuition, alors notre attelage n'ira pas bien loin. L’intuition doit précéder l’objet recherché et en est même le sujet principal. Objet et sujet séparés n’apportent que des réponses duelles. Seul le sujet et l’objet en fusion se rejoignent. En définitive, cela revient à convenir que, entre le pensant et l’objet pensé, il n’existe pas la distance qu’on croit. Cette distance Mentale n’a plus lieu d’être quand le penseur se tait. Le Cœur écoute le Monde qui, naturellement s’en trouve transformé.

Le Cœur qui écoute n’est pas l’œil qui voit, c’est l’œil qui EST le Monde. La « non-pensée », est une non-dualité qui rassemble ce qui était séparé. C’est là toute la quête spirituelle : ne plus se penser séparé du monde, mais l’englober, s’y confondre, faire disparaître la séparation sujet/objet, interpénétrer les fondements, faire coïncider l’âme individuelle et l’âme du Monde.

Ce rapprochement de deux entités d'apparence distinctes, n’est pas un concept facile et ne le prenez pas comme tel. Il est, et par nature même, un appel à une forme de re-naissance intérieure. Une humilité que le Cœur opère sur lui-même. Une ré-Union au sein de la Forme.

L'esprit est le mouvement étroit d'une âme aux prises avec les limites du monde. Il passe d'abord par une phase d'adaptation, puis d'identification. Progressivement, il se détache, par couches successives, de tous les voiles épais qui le séparaient de sa matrice et, par Conscience libérée, il se reconnecte à la Source qu'il reconnaît. Les scories de l'âme ne seront bientôt plus qu'un souvenir, sur le sol des incarnations successives. La séparation de l'Essen-Ciel, est la condition de la refondation de l'Homme, en Conscience éprouvée. Nous sommes nos propres limites, mais aussi et surtout une porte unique vers l'Infini. Nous sommes si peu de chose à vouloir tant de choses, car la seule chose qui compte, est ce qui ne (se) compte pas.

Notre Coeur est un Océan de Silence. Seule la tempête des vents sur nos âmes, nous assourdit de bruits violents. On s'adapte comme on peut, au monde. Pas comme on doit, et tôt ou tard, l'Evidence nous reconduira vers ce que nous avons toujours été. Chaque pas porte le poids de l'absurde, jusqu'à ce que nous l'allégions de Magie.

Le vieil homme connaissait le monde des formes, les notions d’espace et de temps, les formes limitées à ses sens imparfaits, les concepts que sa pensée, ses automatismes, sa culture et son éducation lui ont appris.

Le vieil homme que nous apprenons à devenir depuis notre naissance, a fatalement de vieux yeux. Il ne voit pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’il lui apparaît, et ce fut sans doute suffisant pendant longtemps pour lui. Pourtant quelque chose le démange depuis quelques années. Au fonds de lui, il sent que cette grande scène de théâtre, parfois absurde, complexe et antagoniste, est contraire à ce que son Cœur lui suggère. Il constate que ses maîtres à penser ne savent résoudre aucune des énigmes du monde. Et puis chaque souffrance accumulée, qu’il en ait été la victime ou le bourreau, a creusé une rigole discrète mais profonde vers son Cœur. Un jour, cette rigole fait couler directement les larmes en lui et l’irrigue en sensibilité Sublime. Il y a un immense espoir d'Infini dans chaque larme, un Cœur, ré-inventé sous l'épaisse couche de terre, qu'il remet soudain à l'heure Universelle. L'ombre est aussi un bienveillant refuge, contre les lumières trop brillantes et les chaleurs trop intenses des fausses Lumières du monde.

Le vieil homme voit que les mensonges longtemps normés et souvent énormes ne résistent pas à certaines de ses intuitions. Il constate aussi qu’il n’est pas fou et, que ce que lui suggère son Cœur, la sagesse ancestrale et bon nombre de ses contemporains le ressentent aussi. Alors…il se rappelle des mots des sages qui lui disaient : "Ne cherche rien dehors. Tout dort en toi depuis le début des temps. Et quand tu le réveilleras, alors tu seras né pour de bon."

Aujourd’hui ces mots ne sont plus extérieurs. Ils se confondent en âme. Ils jaillissent avec une force Intime, en plénitude.

Alors, l’aventure spirituelle commence pour le vieil homme. Il s’émerveille de plus en plus. L'émerveillement n'est pas une seconde nature, c'est l'essentielle. Seul souvent contre tous, dans un monde déchaîné par la violence Mentale - ce monde triomphant de la pensée, des modes, des désirs et des combats - le vieil homme fait le pari de l'immortalité, sentant ce murmure d'Instant vivant et enthousiaste, à travers la mobilité violente qui l’enclave. Toute cette horizontalité qui pousse les forces opposées au centre d’une ligne totalement insignifiante, aux pires des souffrances, résonnent en lui comme un cauchemar. Malgré tout, le vieil homme ne voit plus la même chose. Ses yeux se sont fermés progressivement à ce chantier de murs et de ponts insalubres. Son Cœur s’est ouvert, mais son édifice est encore fragile, mal assuré, ballotté encore, sous influence, par des pensées et des habitudes coupables.

Aucune transition ne se fait pas sans peine. Le Bardo de l’éveil est un terme bouddhiste pour décrire cet état de conscience à un autre, cet éveil à Soi progressif par strates successives. C’est un éveil au monde vertical, cette 3 ème voie, dont le vieil homme avait vaguement entendu parlé, n’est plus seulement un mot abstrait ; il résonne, de l’Intérieur. Se situer à l’intérieur ou à l’extérieur n’est d’ailleurs même plus acceptable, car aucune définition connue ne peut transmettre l’état de sa Conscience. Il EST, en confiance, ancré à la verticale du Monde dont il n’est plus seulement un objet passif. Ce Monde d’ailleurs n’a plus de forme définitive, sauf celles que cristallisent ses sens. Mais l'esprit du vieil homme commence à voir plus haut, plus profond, plus loin et plus près, dans l’exact Instant où son Cœur le révèle. Ni Temps ni l’espace, ne l’emprisonnent plus. Il est un corps entouré d’une âme, en Présence, et le monde est matière entourée de causes qu’il reconnaît comme impermanentes, utiles et relatives.

Cette apparence qui était une fin, se transfigure en une Source Infinie, cristallisée par un Mental qui ne peut plus le submerger et qui le dimensionne et l’incarne dans un but Karmique dont il peut ressentir la puissance, sans peine. La Sérénité est l'état immortel dévoilé, qui jaillit soudain de l'Instant juste et parfait, le temps l'expurgeant de ses masques et de ses doutes.

Cette transition est un Appel. Personne ne re-connaît ce Monde par l’enseignement forcé d’un Maître. Cette hiérarchie n’ EST pas. Et vous jugerez tout l’absurde d’un tel cheminement intellectuel, puisque rien de durable n’est extérieur. Rien ne s’apprend donc, qui ne soit pas Mental. Il n’est ni Maître ni disciple dans ce chemin de re-connaissance. Il n’est qu’une grande révolution du Cœur, qui frappe à la porte de chacun de nous quand il est l’heure, et qui chamboule, sans violence objective, notre confort de vieil homme à la carcasse durcie par les aléas extérieurs.

C’est un grand chamboulement que la Liberté. Car cette Liberté ne ressemble à aucune de celles que le Mental nous a appris à connaître ou à envisager.

On ne trouve pas la paix en remplissant ses vides. On trouve la paix en vidant ses trop pleins. Et si la Paix en Soi n’est pas violence, en revanche le vieil Homme sait résister à ce mouvement qui l’appelle. C’est d’ailleurs ces résistances qui le rendent si malheureux, si fragiles. Il nage entre deux eaux alors, préférant parfois le refuge rassurant de sa caverne, aux Lumières nouvelles qui l’isolent du reste du monde. Quoi de plus effrayant que de se savoir libre ?

Quelle belle Liberté pourtant que la Liberté de renaître, de se transfigurer et de rentrer en communion avec le monde des formes, de recréer en Soi cet édifice originel, Temple du nouvel Homme, débarrassé de ses vieilles peaux opacifiantes. Cette Liberté ne se conquière pas par le seul travail profane. Il faut des siècles de Vies pour éprouver la forme, à la modeler dans tous les sens, à en considérer la dureté ou la tendreté, se frotter aux autres puis à Soi, ressentir ce que la dualité veut que l’on ressente d’antagonisme et de luttes sans fin, pour nous pousser à re-trouver le seul chemin auquel le Mental fait obstacle, celui non-Mental. Et parfois, une seconde suffit pour que jaillisse cette étincelle qui illumine tout mystère.

Si pour Tous ou presque, la Vie est provisoire et la mort définitive, sachez que pour le nouvel Homme il apparaît d’Évidence, que c'est la seule cause de ses illusions, car c'est exactement l'inverse. Nous sommes le Tout dans un morceau et des morceaux du Tout.

Exit la pensée et l’identification à cette personne que l’Ego a modelé. Mais cette sortie demande aussi de lâcher-prise l’Amour-propre qui y est rattaché, comme pile est attaché au face. Rien ne s’accomplit de force, et personne ne peut franchir pour nous la rive immense qui nous sépare de nous-même et du Monde Non-Duel, Originel.

La Lumière donne ses ailes aux cœurs légers qui, quoique libres comme l'Univers, tombent parfois dans le filet des chasseurs de papillons. La différence de regard, est rendue difficile en ce que tous alors nous jugent fou, illuminé et souvent brûle les infidèles. Infidèles à la Pensée Unique...et normée. Ce qui nous définit nous limite. L'Ultime finalité du Mystère des formes et de la dualité est d'accepter l'évidence intime du dépouillement.

Le Mystère est le plus bel écrin de l'âme vivante. Il se révèle, en Conscience, quand le voile de tous les mensonges est levé. Alors il est Transpar-Essence.

L’Essen-Ciel ne s’achète pas. Il n’est pas un objet. L’Essen-Ciel, c’est la non-connaissance dévoilée au Cœur. C’est l’humilité la plus absolue, l’âme dans son simple appareil qui Voit le monde tel qu’il EST et non tel qu’il apparaît seulement. Le parfum dont le cœur s'enivre est l'essence du Monde perdu. Quand on en a senti son effluve, on est revenu à la maison. La maison du Cœur qui n’est plus sous le joug des voiles du Temps.

Le vieil Homme, sentant sa mutation opérer, pris dans une confusion qui le libère se dit :

« je me suis souvent interrogé sur le terme s'ancrer. l'ancrage n'est pas un enterrement, au sens où chacun de nous est suffisamment ancré dans le monde social qui l’a vu naître. Ce n’est pas de cet ancrage dont il s’agit. De même, la compréhension du monde apparent et immédiat n’est pas source de confusion en Soi. Il ne s’agit nullement de nier la dimension de l’espace et du temps qui font Loi et il serait absurde de la fuir, voire suicidaire. L’animal, partage avec moi l’espace et le temps de Lois Cosmiques incontestables. L'ancrage, ce n'est pas le seul attachement au sol et les yeux humains tournés vers les étoiles, avec en fonds animé un portrait de Galilée. Ce monde d'en bas, on doit le regarder avec les yeux d'en bas, bien ancré au sein de l'Oeil du Coeur.  »

L'ancrage est un lien d'évidence avec la Source, au travers l'expérience terrestre. Il nous révèle la puissance invisible des formes et leur non-séparation. Il nous révèle notre profonde Comm-Union. Rien ne vit séparé de rien ni de personne, quoique les formes le faisaient opportunément croire au vieil homme que nous étions.

Le Nouvel Homme n’est plus inféodé au monde, ni ne cherche plus un sens opposé où se réfugier, le nouvel Homme EST ce Monde en SOI et par LUI. Il re-connait que ce monde des formes, dont son corps est partie, paraît à l’extérieur de Soi mais très exactement et à l'inverse de l’apparence, que le monde est EN SOI. Et nous ne disons pas par là, EN SOI en tant que corps physique, ni même et surtout pas corps Mental, mais ce Soi en Être et Principe vie-vant, ce Soi qu’on aime appeler Âme et qui est cristalisé par un corps physique.

L’Ancrage n’est pas l’âme à nue, débarrassée de ses cycles de réincarnation successifs. Non. Il est l’Âme cristallisée dans une dimension terrestre, en Conscience de son imperfection et de la Beauté transcendante à ce théâtre horizontal, notre belle caverne soudain sublimée.

Cette création commune qu’on croyait extérieure, est notre théâtre à tous. Une Connexion à la fois objective et subjective qui nous con-sacre en Vérité. Être Ancré, en Conscience, permet alors au nouvel homme d’ apprécier ses décors, en re-connaissant d'autres couleurs plus belles encore, car ce ne sont plus les seuls yeux et les seuls sens qui sont exacerbés à l'exclusion du reste, mais au travers les sens et malgré eux,  l'âme reconnue et agissante, qui vit le monde et s'y déploie, Ici et Maintenant, malgré les limites qui l’entravaient. Il n'y a aucune limite que nous ne puissions franchir, en Conscience.

Le vieil homme n’avait finalement qu'une seule vocation dans ce monde : redevenir intarissable sur l’éternité féconde. Mais il ne le savait pas encore, jusqu’à ce que l’Évidence frappe à la porte de lui-même.  Parfois même lorsqu' il tombait amoureux,  le monde déjà, révélait un peu de sa Beauté, sous l’œil contemplatif qu’il lui portait ; déjà et sans le savoir, il empruntait un peu des compétences du Cœur. Alors il souriait. Et quand il souriait, son Cœur était ouvert. Aucun sourire n'épargne nos douleurs, mais il en apaise l'intensité en nous rendant l'espoir.

Celui qui tombe amoureux d'une âme est un poids trop lourd à porter déjà pour lui-même. On ne tombe pas quand on aime, on vole. Un Cœur ça jaillit de l'intérieur, et ça s'éprouve autour. Et sur ce chemin, peu à peu, leur Cœur se découvre. Nous mêlons parfois nos Cœurs battants, au bruit de deux galops. Fougueux comme la Vie, qui ne calcule pas. Bleu comme l'azur le Cœur jamais ne s'obscurcit. Le Bon-heur n'a ni cause ni effet ; il est la Racine du Cœur libéré des contingences du temps. Si chacun fermait les yeux, même une fois dans sa vie, il rencontrerait la Beauté qu'il oublie et chacun de ses actes se fonderait en elle.

Il n'y a pas d'injonction à aimer. Il n'y a que des rencontres de Cœurs qui s'abreuvent à la même Source, pourvu qu'elle soit la bonne.

La Vie, toutes la vie, décompose en mouvements, une éternité profonde à re-découvrir, l'espace d'un Instant.

Ses mots étaient sourds quand son œil était aveugle. Il écrivait et tentait de connaître, mais son orgueil était son propre objet d’étude :

Celui qui ne sait pas, se terre

Sous un masque de bruits.

Celui qui ne sait pas se taire,

Se rend sourd à la Vie.

Quand le Mental vainqueur s'installait, le vieil homme n'était plus rien que l'histoire qui se terminait. Il mourrait sans espoir, vivait dans l'urgence des faux présents que le passé encombrait et que le futur diminuait. Il ne faisant qu'EX-ister en consommant son temps, avidement.

Le Mental a bien tenté de le dissuader en usant de stratèges pour le faire rester dans cet état immobile, en le faisant cogiter, en lui faisant emprunter mille chemins de traverses. Car la pensée a toujours raison, pour combattre le Cœur, quand le Cœur est nié.

Heureusement le doute et la colère d’être différent, ont fait germer en lui la confiance que son Cœur lui suggérait. Il n’était pas fou et ce saut quantique vers lui-même, il ne le regrettait plus. On ne regrette pas d’être né deux fois. On ne regrette pas de voir disparaitre les rides douloureuses du monde.

Le ciel n'est pas au-dessus de nos têtes, non! Le ciel et tout l'Univers n'est nulle part ailleurs qu'en la profondeur infinie du Cœur.

Le Cœur ne sépare pas. Et tous les éveillés au Sublime du Monde savent Intimement qu’il n’y a qu’UN Cœur, : Il EST EN Soi, LA Source de TOUT, et Tous s’abreuvent en LUI. L’Essen-Ciel se partage IN-timement et sans plus aucun mensonge.

Alors le vieil Homme qui commençait à mourrir pour renaitre EN LUI-Même, pensa :

« Si chacun fermait les yeux, même une fois dans sa vie, il rencontrerait la Beauté qu'il oublie et chacun de ses actes se fonderait en elle. Je ne suis plus le même depuis que j'ai compris que l'autre me ressemble, devant l'immense mystère du monde, nus,fragiles mais jamais seuls. »

Son humilité Intime le conduisait à la simplicité.

La simplicité est l'Instant expurgé de tout le superflu grossier qui nous dissimule sous des gravats de terre. On rentre aux origines de l'Espace con-sacré. On n'est jamais à l'étroit dans le cocon du Cœur. Pas besoin de destin. Nous sommes déjà Tout ce que nous devons être. Il suffit de s'en rappeler pour que TOUT retrouve SA couleur flamboyante.

L'évidence coule alors comme un ruisseau, depuis sa Source jusqu’ à l’ Océan paisible. Non, le temps n'est ni long ni court. Il est une Conscience sans cesse fuyante devant ou derrière nous, jusqu'à ce que nous remplissions son espace avec toute notre âme.

Les réponses sont en Soi. Nos doutes et peurs autour nous dé-concentrent en nous expulsant de nous-même. Autour, l'agitation, dedans la Paix. Tous au dedans de chacun,  les Cœurs déliés et ancrés s’envisagent comme des anges, sans plus aucune séparation Originelle. Contrairement aux dictons éculés, un ange, ça ne passe pas...ça reste. Parce que rien ni personne ne part, dans l'espace consacré, le Cœur ne connaît pas la solitude ; seul le Mental seul l'attise. Et le silence des évidences sera toujours plus fort que le bruit des doutes. La laideur n existe que dans les cœurs qui n'existent pas...La Pomme se croque et sa saveur n'est plus péché...

Le Cœur ne marche jamais à l'horizontal du Monde. Ce pourquoi on ne peut ni le limiter ni le définir. Il restera un mystère, une magie d'Innocence brute.Le Vieil Homme n’était plus. Il avait rendu son dernier souffle. Mais Un nouvel homme était né, qui lui ressemblait déjà beaucoup, l’œil pétillant et le sourire aux lèvres il dit :

« Je n'ai plus peur d'échouer car l’œuvre EST déjà là, depuis toujours, et chacun de mes pas m'y a conduit, au rythme de mes larmes ou de mes joies. Ce besoin que nous avons tous de démontrer plutôt que d'ETRE, nous éloigne du bonheur et de Soi-même. Ne soyons que l'Instant qui passe.  

Renaitre dans mon Coeur ne me rend pas moins fragiles, car la pression du temps est forte, mais je sais que l'Instant qui passe au travers mes sens fragiles, c'est la Lumière transparente de l'âme commune. Il n'est pas de force sans fragilité. Mais celui qui pense...avec son Cœur, est toujours victorieux. C'est là le Sens de l'Amour, la conquête de Soi, au Cœur de l'Homme qui re-connait.

Comme l’hiver, chaque saison nous prépare à la floraison de ce que nous Sommes.

 

Décembre enroule ma terre

D'une écharpe de froid

Tout soudain se régénère

En éprouvant en Moi

Sous son aspect austère

Les graines de ma Foi.»

 

Et l’homme nouveau prit son balluchon et la route, vers les autres, ses dorénavant si opposés mais si semblables, avec un sourire rayonnant.

 

Nous sommes tous emportés par le courant et la foi est notre seule ancre.

Bram Stoker

Un cœur qui bat, c'est une âme qui respire.

Laurent Sagalovitsch

J’ai vu l’ange dans le marbre et j'ai sculpté jusqu'à le libérer.

Michel Ange