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Chris le Gardien auteur
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Aux confins du Soi- Première partie.

Aux confins du Soi- Première partie.

Aux confins du Soi- Première partie.

I - L’Expérience de l’Essen-Ciel

A l’âge de 17 ans, j’ai découvert en moi ce que jamais je n’aurais cru possible. Je me tenais souffrant et alité dans ma chambre en Bretagne un soir d’été, la fenêtre ouverte. Un palmier immense se dressait dans le vert jardin arboré et formait un paysage ennuyeux pour l’adolescent que j’étais. Plongé dans un état de semi-sommeil induit par une fièvre moyenne, mon attention s’est néanmoins portée sur cet arbre, ses ramures, son étendue et sa forme harmonieuse. Quelque chose m'attirait soudain, dans ce géant que j'avais jusqu'ici si peu remarqué.

Je n’avais pas de culture scientifique très aboutie, mais une bien curieuse idée est passée par mon esprit. Cet arbre n’était pas seulement comme je le voyais de façon immédiate, et tel qu’il m’apparaissait depuis mes premières années de jeune enfant, moi qui l’avais vu grandir. Il était constitué de ce que je voyais de lui, mais surtout de ce que je ne voyais pas. Sa forme d’arbre cachait sa vraie nature vivante et tout un univers invisible convergeait, pour moi, à la mesure de mon regard pénétrant.

Si ma vue était modifiée au moyen d’un microscope, j’apercevrais, en effet soudain, un monde différent, un amas de particules organisées, prêtant forme à cet arbre, mais je voyagerais en lui à la mesure et en proportion de ce que mes sens me permettraient, et dans l’infini de son étendue microscopique, jusqu’à percevoir également le vide et me déplacer entre ses particules, témoin de leurs interactions Sublimes.

De fait, si j’observais mon corps au même moment, il fallait bien que j’admette aussi que j’étais moi-même formé des mêmes éléments quantiques, quoique différents à leurs surfaces respectives, et que l’apparence immédiate était seulement une perception contrainte du monde mais pas la seule possible.

A mesure même que je pénétrais dans l’infiniment petit, je m’imaginais aussi que les plus petits atomes étaient eux-mêmes divisibles – ce qui est le cas - et qu’il n’y avait sans doute aucune limite à ce voyage, sinon celle de s’imaginer un principe volitif à l'origine de l'apparence de ce monde en moi, pour une raison divine que je ne pouvais penser que bienveillante, malgré la souffrance et les injustices du monde, et qui ne dépendait pas que de moi seul.

Entre l’arbre et moi-même, les particules et le vide communiaient, la distinction visuelle était estompée car, pour ainsi dire, nous dansions l’un avec l’autre, et plus seulement l’un contre l’autre. Frères de terre et de formes que nous étions, nous devenions "Un" par-delà tout espace-temps et détermination mentale. Nos deux corps, non seulement n’étaient guère structurellement différents l’un de l’autre, mais ils interagissaient en permanence, à des fréquences subtiles, ainsi qu’avec tous les éléments alentours. Je ne communiquais plus avec les sens, mais avec l’Essence même de l’arbre, ainsi qu'avec la mienne. Je n’étais plus tout à fait Moi, et je gagnais ces régions inexplorées jusqu’alors, du Soi profond et inconnu.

L’Espace-temps avait considérablement changé dans cet éveil aux fonds des choses. L’arbre et mon corps s’imbriquaient dans ce rapport intime d’observateur et d’observé. Par-delà les sens, modifiés, je transcendais la contrainte physique et plongeais aux racines du monde. Je co-créais une nouvelle réalité, à proportion de cette pleine Conscience.

Voilà l’origine de ce que j’ai appelé l’Essen-Ciel, cette formidable inspiration venu du fond du Monde, par delà Espace et Temps.

L’extérieur s’estompait, et il n’existait bientôt plus aucune frontière connue : seulement une grande paix, un rapport d’énergies en fusion. Mes sens s’étaient totalement affinés au moyen de la Pleine Conscience (dont le terme n'était pas encore inventé), au point de percevoir une dimension nouvelle et non duelle. J’avais fait l’expérience de cette Réconciliation et fusionné avec tout ce qui m'apparaissait jadis séparé. J’étais moi-même redevenu "Un" avec l’Univers, tant microscopique que macroscopique, car la dimension de conscience limitée et immédiate, s’élargissait alors, à l’infini.

J’étais là, ici et maintenant bien sûr, mais je ressentais une totale Communion avec cet arbre, avec la moindre de ses parties et jusqu’à en ressentir, au bout du compte, l’informelle et essentielle substance. L'arbre et moi étions "Un", par delà mes sens, par delà toute les frontières mentales connues.

Cette dimension de conscience immédiate, qui dépendait de lois réelles mais néanmoins trompeuses, n’était donc qu’une Matrice, une relation Etre (ESSE) /Paraître (Percipi). Sans observateur, l’objet re-naissait Essence d’Être. Sa surface n’était plus que l’accessoire d’un dessein fabuleux.

L’Extériorité, en tant que matière brute, dépend donc de la fréquence de perception induite et de notre subtilité de perception, pour nous en libérer et affiner la Présence de Soi, débarrassé des formes.

Depuis l’état de fœtus jusqu’à l’age de 17 ans, j’avais sans doute cru, dur comme fer, dans ces formes et dans leurs qualités indépendantes. Mais mon intuition m’a fait découvrir la face cachée et merveilleuse de ce Monde en le décristallisant, en lui rendant son Instant sacré fondamental, par delà mes sens, par delà l’espace et le temps qui s’étaient formés et qui me rendaient prisonnier, Hors de Soi, à mille lieues de mon potentiel originel.

Ce mode des "sens commun" s’est alors décomposé. La peau a comme quitté les os et je me suis senti relevé, soulevé. Je comprenais alors le sens du mot ESSE : celui là même du «au commencement était le Verbe », d’avant la création. Le "JE SUIS", dont la traduction française ajoute un « JE » superflus, car il n’y avait en vérité plus aucun MOI. Je n’étais plus séparé, personnifié. Les masques de l’apparence me faisaient découvrir ce qu’était l’Essen-Ciel. Le JE avait disparu de sa surface. Il n'y avait plus que de la profondeur, au stade ultime de l'Etre sans cause ... qui EST...Juste Etre, Just'ESSE...

Cette décomposition n’était pas une destruction, mais l'évanouissement de l’accessoire au profit de l’Essen-Ciel.

J'ai compris à quel point le monde matériel me préparait à cette étape : la structure matérielle transpire d’Essence, ce pourquoi nous en percevons la Beauté parfois. Mais ce n’est pas sa surface qui nous fait la reconnaître, c’est notre alignement sur la fréquence essentielle du monde, sur son "arrière-plan" fabuleux.

Nos sens nous déterminent et déterminent le monde dans lequel nous évoluons. Voilà donc le secret le plus fabuleux que je mettais au jour, à ma propre Lumière. Le Monde de l’illimité, l’Essen-Ciel qui se libérait au rythme de mon autre regard.

L’Essen-Ciel est donc ce qui fonde l’accessoire, c’est le rayonnement, la résonance, le jaillissement de la matière brute par delà le confort du connu. Si nous acceptions toute notre vie cette imperméabilité, et si d’ailleurs cela était possible - nous ne percevrions jamais le Sublime, même pas en rêve. Mais nous ne sommes pas des pierres et nos capacités d’action sont extraordinaires. L’alignement sur ces fréquences hautes et décritallisatrices, ne sont pas une question de volonté. Je n’ai pas voulu rentrer en Soi et percevoir un autre monde. Il est apparu au moment où je ne m’y attendais pas. Cette résonance n’a jamais été d’ailleurs que Soi, et n’est nulle part ailleurs que cachée en nous-mêmes, tout ce temps où nous n’en n’avons pas conscience. Tout arrive, quand il est l’heure, de façon juste et parfaite, non au prorata de l’effort qui est toujours Mental, mais de la capacité à nous abandonner dans l’Instant, à lâcher prise, à accepter le passage du connu à l'inconnu. Il n’y a pas de recette pour cela, pas de gourou, pas de technique, pas de magie extérieure. Il n’y a que nous et notre propre Intuition, c’est-à-dire notre propre compétence et maturité spirituelle, nées d’un long apprentissage de Vies en manifestations.

Il fallait que j’admette aussi, que si cet arbre avait une allure, même faussement finie, une telle apparence, ne relevait pas de mon propre choix. Je n'ai pas dessiné cet arbre, je le reçois en perception et je détiens des outils, une palette de sens, qui conditionnent le type de perception. Je ne vois pas immédiatement sa dimension atomique, je vis dans une dimension qui me permet de considérer l'arbre en son entier, dans sa forme finie, dans sa surface déterminée et finale. Considérer que nous participons à l’apparence du monde, à sa manifestation, implique soit que ce monde existe sous une forme première comme le croit Emmanuel Kant, soit qu’il n’existe pas du tout et qu’il est une création divine pure comme le pense Berkeley. Quoiqu'il en soit, il Ex-iste (se manifeste en Ex-térieur) pour être perçu d'une certaine façon et dans un but qu'il me restait à découvrir.

Je n’avais lu aucun de ces auteurs et la vérité, est qu’une synchronicité extraordinaire m’a conduit vers Berkeley, au hasard d’une discussion avec un étudiant, quatre ans plus tard qui préparait une thèse sur l’idéalisme. J’avais précédemment, fort de cette expérience rédigé un petit traité "Traité pour une approche réaliste du divin", par lequel je croyais orgueilleusement révolutionner le Monde en lui exposant ma découverte. Et bien sûr j’ai dû faire preuve d’une grande humilité, remplie de joie néanmoins profonde, quand j’ai lu, sur les conseils de mon ami, le "Principe de la connaissance humaine" du philosophe anglais. Ce fut un choc pour moi. Car tout ce que j’avais ressenti alors devant mon arbre, et tous ce que j'avais tenté de décrire dans ce modeste traité, était déjà expliqué et contenu dans cet ouvrage exemplaire et singulièrement passé sous silence par les chercheurs de Vérité.

J’avais donc percé de moi-même l’un des secrets les mieux gardé de notre existence comme l’avaient fait avent moi et discrètement, des générations entières d’illuminés, et comme le feront toutes les créatures divines, car je sais aujourd'hui que c’est notre destinée que de transcender l’accessoire pour redécouvrir, en liberté, notre Être profond à la racine de l'Ex-istant!

L’Univers dans lequel s’inscrit notre planète, notre système solaire et l’ensemble des choses matérielles dans l’espace en expansion depuis le Big-Bang, ne sont qu’une dimension horizontale de perceptions parmi une infinité d’autres.

L’Instant crée et co-crée une infinité de décors et d'acteurs, dans le grand théâtre du monde,  au gré des cristallisations propres au dessein de chaque âme, et en fonction du degré d'évolution vibratoire de chacune. Car ni l’Espace ni le Temps n’existent par eux-mêmes sans nous, mais les énergies s’organisent en matrices et suivent le dessein d’un principe "créateur" intemporel (Dieu, architecte de l’Univers….) qui EST au principe de toutes choses, innomé par nature car sans cause et inconnaissable. Notre Raison ne peut définir une telle réalité, car définir c'est limiter l'illimité. Mais ce fut alors ce à quoi je m'attacherai dorénavant avec la plus libre et sublime motivation.

Nous sommes, les modestes cocréateurs d’un principe qui nous déploie en liberté sur un Plan horizontal, dont nous devons chacun à notre mesure, reconnaître la sublime verticalité.

En vérité, en transfigurant cet arbre, je m’étais déplacé sans le savoir à la Verticale du monde pour en trouver l'Axe. Ce que je n 'avais jamais pensé faire. En vérité, au lieu d’obstruer davantage mes sens en rajoutant des connaissances superflues, accessoires, j’avais enlevé de la matière, décortiqué les aspérités de la grande pierre inerte de l'apparence immédiate et j’y avais découvert le Principe éternel et simplifié au maximum de la Vie. Il n’y a aucun mystère caché, nous Sommes le masque et le visage. Il nous suffit d’enlever la peau grossière qui nous couvre pour nous y reconnaître, authentique et spontané, décomplexé! Mais cette mise à nue n'est jamais que méritée. Nul ne peut nous y contraindre. Elle s'opère à l'issue d'un long processus de détachement Mental et d'une histoire personnelle propre. Je ne saurais qu'inviter chacun à ne pas accepter cette "doctrine" si elle ne résonne pas en lui.

Le plan horizontal est un Uni-vers Mental qui se déploie à la mesure d'un Moi limité. Affiner son regard, en passant par-delà sa perception subjective et en sondant ainsi la matière, revient à déplier l’Univers.

Ce mystère de la création prenait pour moi tout son sens : Pas de mystère qui ne soit qu’une ignorance Mentale induite à dessein. Oui. Pas d’ignorance Mentale qui n’ait de dessein louable. Tout EST Divin et Sacré, jusque dans les plus petits détails, aussi illusoires qu’ils paraissent.

Le Sens de l’histoire confère au Moi les attributs de la Liberté, une structure de chair et de Terre, qui limite notre infini pour nous le restituer, nous attribuant des sens, une histoire, une vie, et en ne nous inféodant pas à une unité sans nous permettre une (Im)parfaite autonomie.

L’individu projeté dans le monde matériel, ce que d’autres appellent une Matrice, évolue seul alors au milieu de ses compagnons d’infortune. Divisé, séparé de l’Essen-Ciel dont il n’a plus d’ailleurs idée, il n’a d’autre vocation que de recouvrer sa Nature Première et Dernière. Il ne le sait pas encore bien sur, car il nage dans l’absurde entre naissance et mort, cerné par ses préjugés, ses déterminations sociales et karmiques qui l’emprisonnent. Un jour pourtant, il entendra l’appel de son âme. Un jour, il sentira à quel point l’Essence et l’Amour valent toutes les joies profanes du monde. Alors il lui faudra encore beaucoup de patience pour comprendre et persévérer jour après jour - au milieu d'un majorité moqueuse qui le traiteront de Fou - pour garder la Foi et continuer tout de même à passer la lumière, sous la pression des foules.

La Dualité n’est pas un Mal, l’Unité n’est pas le Bien suprême. Le non-Duel, est en revanche toujours le Sens de l’Histoire et sa Fin.

 

II- L’Apprentissage des Sens

 

Dès la naissance, nous sommes plongés dans un environnement sensible à 360 °, qui nous situe dans l’Ex-périence du Soi, par le Moi. Nous oublions notre Nature Essentielle et divine par incorporation, dans un espace-temps manifesté qui nous contraint. La perception immédiate d’un Moi, d’un monde Ex-térieur dans lequel nous nous repérons, forment ainsi notre dite réalité, à la mesure de notre conscience immédiate, bornée par nos sens.

L’enfant s’imperméabilise donc, sans le savoir, en s’identifiant aux choses, en s’identifiant à un corps et à un Moi, à une identité propre induite par et dans une cellule familiale. Il se familiarise peu à peu au monde qui deviendra sa Vie, sa réalité, pour le meilleur ou pour le pire. La con-naissance l'isole, d'une certaine manière elle le déracine temporairement. Notre Conscience est très vite mise à l’épreuve.

les scientifiques ont largement contribué à démystifier l’idée selon laquelle, le bébé serait insensible aux premières heures de sa vie à son environnement, bien au contraire. Si sa vision et un certain nombre de ses sens n’ont pas atteint leur degré de maturité, il est parfaitement sensible à ce nouvel environnement, qu’il découvre confusément, et auquel il va s’adapter très rapidement.

D’abord, il reconnaît immédiatement l’odeur de sa mère, ce qui est propre à tout mammifère et il recherche sa protection d’instinct. Arraché au ventre de celle-ci, il se sait, inconsciemment, distinct et fragile, et fait l’expérience d’une respiration autonome ; il dégage spontanément et immédiatement sa trachée de l’encombrant mucus qui obstrue ses voies respiratoires. Le premier cri de l’enfant, lui permet ainsi d’affirmer son Ex-istence, hors de sa mère et de progressivement chercher son propre rythme, sa propre Voix. Il est faux de dire éthymologiquement que l'enfant est "celui qui ne parle pas". En définitive il commence à s'ex-primer très vite, ce qui symboliquement le condamne à cette terre et à cette vie, à une fréquence de perception de moins en moins subtile qui l'adapte à son environnement matériel, et cet apprentissage, par degrés, va très vite lui enlever l'Innocence d'âme consciente d'elle-même, qui lui restait encore, celle d'avant son incorporation et qui rayonnait encore durant quelques semaines ou mois.

A ce stade, notre corps est parfaitement assimilé par notre âme qui s’y oublie, tout en s’y investissant et en s’y confondant.

Les premières semaines d’apprentissage permettent à l’enfant de développer chacun de ses cinq sens, d’investir pleinement cette nouvelle dimension qui l’accueille. Ce monde dont l’hostilité s’éprouve chaque instant, consciemment ou inconsciemment, est un objet constant de découvertes par le jeu. Les quatre dimensions spatiales sont appréhendées peu à peu, mais si la notion du temps n’est pas encore perçue consciemment, elle est en revanche très clairement comprise instinctivement par l’enfant, au rythme de ses besoins biologiques élémentaires (faim, soif, besoin de protection…), sa mère l’accompagne sur ce nouveau chemin.

Son éveil au monde dimensionné dépend donc de la perception des objets du monde, dont il ne perçoit pas seul les dangers immédiats du fait de sa vulnérabilité. La part d’acquis est considérable. Les enfants dits « sauvages » dont certaines expériences ont pu être rapportées par des scientifiques, démontrent que leur développement dépend surtout de leur accompagnement affectif. Ces enfants abandonnés et élevés par des mères de substitution, et notamment par d’autres mammifères - qui ont donc reçu des attentions spécifiques et des soins élémentaires - ont développé des facultés étonnantes d’adaptation au milieu sauvage. En revanche, l’expérience d’orphelins laissés sans attention au sein d’orphelinats en Roumanie présentaient quant à eux des troubles mentaux irréversibles de la personnalité. Leur développement s’est arrêté et leur sociabilité s’est avérée totalement compromise.

L’affection, le rapport au tiers, est donc la base même de toute évolution chez l’Homme, et cela semble aussi le cas chez tous les mammifères.

L’enfant s’adapte donc d’une part par ses capacités innées, mais aussi grâce aux stimulations de sa mère et du milieu dans lequel il prospère.

Le Jeu développe considérablement sa perception et son adaptation. Sa perception s’affine. Sa vue, son ouïe, son toucher et son goûts vont progresser et leur développement s’accélérer à vitesse croissante.

Cette évolution de la perception du monde dit « Ex-térieur » par la découverte de ses sensations propres, sont à la fois une découverte spatiale et un oubli de sa nature divine et infinie. L’amnésie de sa qualité d’âme et d’infini, intervient dès l’Identification au Moi. Cette connexion matérielle progressive, cette dimension corps/objets/esprit/environnement, ce monde à 360 degrés, cet ESSE/PERCIPI, se cristallisent en un organisme distinct, une perception immédiate d’un monde in-térieur et ex-térieur. Avec le Moi, la dualité est née.

On n’a très rarement de souvenirs de ces premiers instants de vie. Les fonctions cérébrales s’activent et se développent par la prolifération de cellules cérébrales qui permettent cette adaptation exponentielle.

Le décor est planté. Il demeurera le nôtre en cette vie. Notre identification est non seulement exacerbée par nos fonctions vitales et génétiques, mais aussi par notre éducation, notre milieu socio-culturel, notre nom et notre prénom, notre histoire propre et partagée et donc une histoire familiale particulière faite de difficultés et de contraintes ,qui accélèrent ou freinent le développement Mental de notre personnalité. S’il est vrai que l’adulte n’est qu’un enfant contrarié, il est aussi et surtout un enfant qui s’est constitué des références et des modèles d’abord contraints et qui sont en grande partie responsables de ses réactions émotionnelles et de son devenir social. L'enfant ne cessera plus dès lors, que d'accumuler des couches de savoir, rajouter des strates à son Ego et il y sera même encouragé par ses parents et ses proches, qui croiront bien sûr faire pour le mieux. Les émotions, les réactions, les difficultés au contact des autres, seront sont lot quotidien, son apprentissage d'injustice et d'Amour, ses joies et ses pleurs, à la surface de ce monde horizontal où tout est possible, tout et son contraire, un monde horizontal et duel où le Mental est Maître, et ou les plus forts s'imposent.

Cette conjonction de facteurs déterminants, ne relèvent néanmoins pas du hasard. Notre bagage Karmique, et l’ensemble des expériences de nos vies antérieures, nous entraînent pour ainsi dire mathématiquement vers tel ou tel travail de prise de conscience, de certaines qualités ou de certains défauts, afin de nous situer et de prendre conscience intimement  de nos travers, soit que nous ayons particulièrement failli à ces qualités en acceptant les préjugés et doctrines mentaux qui nous conduisent à mal nous comporter, soit parce que nous souhaitons assimiler certains traits de caractère pour en comprendre les mécanismes et nous améliorer.

C’est ainsi que, les probabilités et calculs qui résultent de paramètres que la raison ignore, notamment de l’ensemble de nos vies antérieures et des rapports que nous y avons entretenus avec d’autres âmes, permettent de favoriser l’éveil de chacun et de déduire des trajectoires possibles à cette fin dès avant nos cristallisations. L’environnement familial est absolument déterminant. Chaque âme est cristallisée dans un milieu qui définit des limites et constituent des possibilités de rébellion et de réactions positives ou négatives propres à bousculer nos perceptions et à nous réaligner progressivement sur notre Soi divin.

L’histoire humaine de cette terre est une infime partie de l’Histoire temporelle possible et réalisée. L’Histoire à un sens, celui de la non-histoire (L'Etre Conscient et réalisé) comme le sens de la dualité guide au non-duel. L’Histoire suppose donc une identification séparée, une personnalité mentale isolante. Mais exit le Mental duel, et l’histoire n’est plus nécessaire ni substantielle. L’histoire est l’outil de notre développement personnel, celui de notre pleine conscience d’âme, du retour à l’Être originel que nous sommes, la réalisation de la non-histoire du Soi Originel. De notre Ren'Essence...

Les incarnations, (je préfère le mot cristallisation, d’autres les nomment manifestation notamment les bouddhistes), ne sont pas isolées. Il existe de nombreuses autres dimensions d’Ex-périences dont celle que nous connaissons sur terre, et très probablement aussi dans l’univers que nous découvrons scientifiquement, sous des formes très diverses d’intelligence et d’adaptation. Mais il existe, aussi et surtout, une infinité d’autres dimensions spatio-temporelles que nous ne soupçonnons pas et qui ne pourront jamais être perçues qu'ici et maintenant et donc en se détachant totalement de nos schémas archaïques de perceptions. Cette affirmation n’est pas folie d’illuminé. Elle est un postulat que la Physique quantique prend en compte sans pouvoir le démontrer "physiquement". Car la Physique a deux visages : celui de ses bornes et celui de son infini et ses bornes sont Mentales : c'est la principale limite de la pensée: ne pas pouvoir comprendre la nature infinie autrement que pas l'Intuition. L'intelligence horizontale et la raison n'y suffisent pas.

Nous l'avons constaté ensemble, les formes du monde n’existent pas "en Soi". Ni par elles-mêmes, de la façon dont nous les percevons, ni seulement par les moyens cérébraux élémentaires que nous croyons nécessaires pour les connaître. Le temps et les objets qui l’habitent, sont des perceptions mentales interactives et totalement relatives, puisqu’elles dépendent en permanence du rapport entre elles et nous. Il existerait donc une infinité de dimensions, de modèles d’espace-temps possibles, qui se chevaucheraient de toute éternité pour le devenir et la maturation des Êtres qui les perçoivent.

Bien avant que la Physique quantique décrive ces modèles, d’éminents philosophes ou ésotéristes avait déjà mis en avant cette théorie irrationnelle. On peut même considérer que cette Conscience interagissante du vide habité, est le véhicule de l’âme vers elle-même. Ses voyages intuitifs la transportent dans ces contrées, dans ce monde de formes qui la contraignent et auxquelles elle s’identifie dogmatiquement et qui ne saurait douter de la réalité extérieure des choses matérielles, son connu immédiat.

Depuis l’antiquité pourtant, de nombreux philosophes occidentaux, dont Socrate, théorisaient déjà sur le monde des idées et sur les rapports nécessaires entre les êtres vivants et les choses.

Berkeley dans sa théorie de la vision, et dans les principe de la connaissance humaine a donc posé ces jalons très fondateurs de l’idéalisme, en postulant que le monde extérieur n’existait que parce qu’on le perçoit. (ESSE EST PERCIPI).

Sans interaction il n’existe donc rien en Soi. Le matériel est une idée solidement perçue et de premier abord, indubitable. Elle s’impose à nous, mais n’a pas l’apparence qu’on lui donne dans l’absolu.

Les grands initiés ont toujours perçu le monde physique extérieur, comme une pure composition Mentale induite et illusoire, que seuls la prière, le recueillement ou la méditation pouvaient dissiper et nous éveiller à notre vraie Nature. Le Monde en Soi est à inventer chaque jour.

La Physique quantique démontre un peu plus d'années en années la pertinence de «ce point de vue nécessaire», de cette co-création permanente de notre environnement. La dépendance entre l’observateur et la Lumière notamment, détermine la qualité d’onde ou de particule en fonction de ce qu’elle est ou non observée. L'observation des photons est également très révélatrice et parlante au sujet de l'interaction mystérieuse d'éléments qu'on croyait séparés de milliards de Kms et qui pourtant sont liés par un phénomène d'intrication quantique que la physique à mis en évidence.

Il n’est pas dans mon propos de démontrer intellectuellement la masse colossale de travaux  scientifiques menés hier ou aujourd’hui, chacun y trouvera les références s’il le souhaite. Mais cette Intuition profonde que je ressens depuis près de 30 ans maintenant, a définitivement et positivement bouleversé mon rapport au monde. Je reste soumis aux lois du monde mais je sais que la Vie n'a ni début ni fin. Les choses changent car la Vie est changement, mais l'Essen-Ciel murmure toujours l'immuable au fond de mon Coeur. Je vis, en pleine Conscience et confiance, mon immortalité contrariée et m'efforce de ne plus me laisser trop envahir par mon Mental réducteur.

L’Ego, est bien l’épée du Soi – le Tout âme en action, car c’est bien l’âme qui est cristallisée, et rien qu’elle. Le Moi couvre le Soi, mais le Soi bouge et vit. Il suffit de l’écouter pour qu'il émerge des formes.

C’est ce que nous découvrirons dans la prochaine méditation :  Partie II, cliquez sur ce lien.

 

 

L'Univers est Mental ; il est contenu dans l'âme DU TOUT.

Le Kybalion

Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée!

André Gide.

L'homme n'est pas fait pour construire des murs mais pour construire des ponts.

Lao Tseu.

Go as a river.

Thich Nhat Hanh.

C'est par la blessure que la lumière pénètre en toi.

Rumi.

Le bonheur en partant m'a dit qu'il reviendrait.

Jacques Prévert.

Le souvenir, c'est de la présence invisible.

Victor Hugo.

L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne.

René Char.

Le présent n'est que la crête du passé et l'avenir n'existe pas.

Vladimir Nabokov.

Connaître les autres est la sagesse. Se connaître soi-même est l'éveil.

Lao Tseu.

Une vidéo vaut parfois mieux que de longs discours. Celle-ci est fondamentale car elle contient tout ce en quoi je crois. On a tous rendez-vous avec les synchronoicités qui n ous rassurent sur l'essentiel. Bon visionnage, beau voyage en vous-même. ClG.