Comment vous dire sans vous l'imposer jamais, toute la Beauté du Monde auquel je crois?
Cette société répondra sciences, techniques, conforts et compétitions à toutes les questions que vous vous poserez, sans jamais rassurer vos chagrins profonds, sans magie sinon celle de fausses joies et de fausses amours, qui loin de vous guérir attiseront davantage vos drames.
Les mots qu’elle prononcera seront durs, pragmatiques, planifiants et froids. Elle fera de vous des hommes, comme elle a aussi tenté de faire de moi un monstre civilisé d'automatismes. Mais, un jour, cette peau artificielle qui vous isolait de vous-mêmes, sera si lourde à porter, votre âme s’y sentira si à l’étroit, qu’elle ne pourra que faire exploser la périphérie insupportable de ces mensonges et de ces vanités qu’aucun plaisir n’apaisait plus.
Tout semblera s'écrouler soudain autour de vous, car votre Cœur sera alors à nu, à vif, l' armure de certitudes qu’on vous aura imposé si longtemps tombera d'elle-même. On vous raillera, on vous dira malades, et vous le serez car vous souffrirez alors inévitablement de la différence. Vous vous sentirez seuls et exclus.
Ils tenteront violemment de vous faire rentrer dans le rang, mais vous résisterez, car le courant alors, qui vous traversera d'évidence, jaillira si spontanément qu’il projettera sur la surface des choses un rayon nouveau et puissant qui en dissipera chaque ombre et vous les fera re-sentir sous l'angle que vos joies d'enfants reconnaissaient, il y a si longtemps déjà, une éternité peut-être.
Non, je ne peux vous imposer de croire en la Beauté que je sens aujourd’hui, pas plus que vous ne serez forcé de croire en ces artifices qui vont bientôt recouvrir toute votre âme, au point de vous y rendre temporairement sourds. Je ne peux vous empêcher de suivre votre chemin, car ce chemin est tracé de force par les hommes ; nos si proches et pourtant si lointains frères. Ce sont ces feuilles de route que nous recevons tous, en tremblant d’envie de réussir dans la vie.
Oui ils feront de vous des Hommes, capables de se battre et de vaincre à leur service, mais malgré tout, je sais que vous garderez en vous le souvenir de cette lettre: un jour, vous deviendrez quelqu'UN, sans plus d'uniforme, sans plus d'explication, sans plus de désir induit, qui ne rayonne de vous seuls.
Un jour vous reconnaîtrez la Racine de ce que vous Êtes, et plus rien ne pourra plus vous faire être ce que vous n'êtes pas. L’Essen-Ciel sera restauré dans votre Cœur. Le Feu ne vous brûlera plus, et vous en serez les flammes. Vous sentirez alors, ce que je n’ai pas voulu vous imposer. Vous serez devenus, la plus Consciente version du Monde. Vous serez redevenus les anges que vous Êtes.
Nos enfants, c’est notre éternité.
Petits enfants, gardez-vous des idoles !
Les enfants réinventent le monde pour vous.
Les jeux des enfants ne sont pas jeux.