Dans le monde matérialiste dans lequel nous vivons, tout vient en opposition de tout et rien n’est conciliable. Le conscient est opposé à l’inconscient, la mort à la vie, le vrai au faux, le quelque chose au rien … etc. Voilà la dualité qui fait de l'Homme un porteur de croix qui ne trouverait jamais son Centre et qui ne parviendrait donc jamais à échapper à la fatalité d’une souffrance liée à sa condition ignorante et faible.
Freud laisse accroire que nous serions les esclaves ou les victimes d’un champ immense et inconnaissable qui gouvernerait notre existence, sans que nous puissions en maîtriser ni les causes ni les effets. Nous serions passifs à 90 % en cette Vie et donc des patients au sens psychiatrique du terme, malades et névrosés, ballottés entre des courants insaisissables qui nous rendraient dépendants de réactions et d’actions basiques et empruntées, jamais authentiques. Qui du Moi, du surmoi, du conscient et de l’inconscient font l’Homme véritable ? Serions-nous tous malades ? Et pourquoi alors nous portons nous si bien dans ces névroses sur lesquelles nous asseyons nos sociétés depuis si longtemps, où les sages semblent fous et les fous sont les sages, ce qui faisait dire légitimement au philosophe d’origine indienne Jiddu Krishnamurti que « ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté à une société profondément malade. »
Le Monde duel des conditions et des conditionnements est un monde d’égarements entre Moi et Soi. L’étude des causes et des effets donne à la science prétexte à se perdre dans la seule dimension matérielle qu’elle ne peut comprendre que sous le prisme de sa perception et de ses sens. Son champ étroit de conscience et son champ d’étude ne font qu’un, de sorte qu’il lui est impossible de dépasser ses propres limites.
Proposer une définition de la conscience, c’est donc nécessairement limiter son potentiel d’infini et s’y borner. La conscience ne se limite pas par soi seul, mais par l’objet, qui l’obsède. La Conscience dépend de la réalité à laquelle nous nous soumettons et nous sommes cocréateurs de cette réalité objective par le Mental qui ordonne un certain Monde, une dimension à laquelle nous nous subordonnons “en conscience”, sans l’habiter ou l’accepter vraiment pleinement, comme d’autres être animés l’habitent insouciants, en ces mêmes lieux. La pensée au lieu de nous libérer, nous oppresse, contrairement aux animaux qui semblent plus spontanément adaptés à leur milieu.
L’Homme subit l’environnement dans lequel il s’adapte non sans mal. Néanmoins, ce Monde demeure son plus entier Mystère, car au fur et à mesure qu’il croit le comprendre, c’est tout un pan soudain qui s’arrache à lui et qui l’égare. Ce petit cerveau intelligent que l’Ego porte en triomphe est – il en mesure de maîtriser la Nature sans s’auto-détruire ? L’immensité du champ de la connaissance ne l’invite-t-elle pas à l’humilité, c’est-à-dire tout le contraire de ce que l’Histoire Humaine a démontré.
Et pourtant… Partout la voix des sages a résonné pour qui voulait l’entendre. Partout, le Verbe attendait le mot pour lui rendre gloire et le faire résonner dans un Cœur disponible. Partout des êtres se sont reconnus, en partageant le même Plan de Conscience, créant des ponts entre eux et en propageant l’espérance à tous les autres sages isolés. Partout et depuis les origines, l’Essentiel demeure, malgré l’accessoire qui l’empêche et le contraint.
Car la Conscience n’a en définitive pas d’autre objet qu’elle seule. C’est aussi pourquoi, elle ne peut se suffire à elle-même dès les origines et qu’Eve est créée. Le Deux n’est pas le péché en Soi, le deux devient le péché en ce qu’il est le prétexte d’une opposition radicale. Un paradis originel qui devient le siège d’une séparation définitive entre l’Homme isolé, conditionné dans sa dimension de chair et la conscience libre et inconditionnelle du Sacré. Le Monde du faux était né et il perdure.
La Science le découvre depuis le début du siècle dernier et très progressivement, le paradigme du tout matériel visible ou pour le moins apparent, prend l’eau de toutes parts. On assiste en une inversion de paradigme qui ne s’appuie plus sur le Tout Ex-térieur, pour baser ses prédicats, mais sur un pari impossible : l’intérieur, qui donne sa forme à l’extérieur et conduit par impulsion, évidences et synchronicités la démarche de tout cherchant de Lumière ou de Conscience. La science dite “immatérialiste” qui avait été rendue impossible dès DESCARTES, donne enfin à penser, par-delà le seul champ du perçu et des causes à effets immédiats de la petite conscience soumise à elle-seule.
Eugène WIGNER, un Physicien hongrois, Prix Nobel de Physique en 1963 déclare : « l’étude du monde objectif nous mène à la conclusion scientifique que le contenu de la conscience est l’ultime réalité ».
C’est une révolution en marche depuis les années 1920. La Physique Quantique est un renversement total de l’ordre du monde, un changement absolu de paradigme qui s’annonce et se construit.
La Lumière ne se laisse percevoir que par cette Conscience qui naît de l’intérieur. Nous sommes ici dans une approche qui n’est plus intellectuelle, rationnelle ou cartésienne. Les sens et l’observation ne sont plus fiables. Ils ne l’ont d’ailleurs jamais été et mieux, ils sont l’erreur du monde et la principale cause de l’illusion qui nous gouverne. La raison classique s’efface, où la physique classique devient elle-même impuissante à expliquer les phénomènes et la perception.
La raison ne domine plus son sujet. Le sujet devient maître de lui-même, il renaît de ses cendres tel un Phœnix. La grande Conscience en chacun, est un réalignement de notre propre Cœur sur l’Axe oublié du Monde. La science quantique, accompagne ce mouvement, car ce n’est pas la science quantique qui transcende ce monde matérialiste, mais de grands esprits intuitifs en ce siècle qui partout et au même moment res-sentent l’au-delà de ce monde, par-delà les structures du perçu, ce qui fonde l’existence. Par-delà l’espace et le temps, la grande aventure humaine n’a jamais eu de cesse de res-sentir ce Mystère et de l’exprimer. Combien de dits initiés ont perçus avant nos Hommes de science, bardés de diplômes, le Mystère inexplicable et impossible de la Vie. Combien aussi ont fait l’erreur d’enfermer ces vérités, à nouveau, dans les formes vulgaires de la religion ou de la philosophie austère, qui est une recristalisation mentale grossière de l’essence qu’ils avaient pourtant réussi à libérer.
La Conscience est fonda-Mentale. Elle est de l’ordre de ce qui est inconnaissable mentalement, physiquement et donc sensitivement. Expliquer la conscience avec la raison revient toujours à s’égarer, inévitablement. Erwin SCHRÖDINGER, prix Nobel de physique 1933 et dont le chat “improbable” est bien connu, écrit ainsi : « la Conscience ne peut pas être décrite en termes physiques. Car la Conscience est absolument fondamentale. »
La science quantique démontrera que le monde particulaire (les corps) dépendent totalement de l’observateur. Que ces corps n’existent pas en Soi, de façon objective ni indépendamment de nous, autrement que sous forme ondulatoire. De sorte que c’est bien le rapport entre la chose et l’observateur et la rencontre entre la Matrice et les êtres vivants doués de conscience que nous sommes, qui forment l’Univers, qui l’ordonnent.
Max PLANCK, Physicien allemand Prix Nobel de Physique en 1918 écrit : « Ayant consacré toute ma vie à la science la plus rationnelle qui soit, l’étude de la matière, je peux vous dire au moins ceci à la suite de mes recherches sur l’atome : la matière comme telle n’existe qu’en vertu d’une force qui fait vibrer les particules et maintient ce minuscule système solaire de l’atome. » […] « Nous devons assumer derrière cette force l’existence d’une conscience et d’un esprit intelligent. Cet esprit est la Matrice de toute Matière. » […] Je considère la matière comme dérivant de la conscience. Nous ne pouvons aller au-delà de la conscience. Tout ce dont nous parlons, tout ce que nous voyons comme existant, suppose la conscience. »
Se rendre libres de nos masques et de l’apparence qui s’érige en mensonges tolérés et confortables, est-ce plus facile à dire, qu’à faire ? Y a-t-il un enseignement permettant de rendre à la Conscience son véritable champ nécessaire, ou bien ce champ n’est-il qu’un processus personnel et laborieux de maturation, qu’aucun autre que Soi ne peut découvrir, malgré Soi et sans effort sur Soi ? Au bout du compte, sans doute avons-nous simplement décrit la Vie en cette tentative de définition qui n’en est pas une. C’est la Vie elle-même qui définit et limite notre Conscience. Il ne dépend que de nous, de nous en libérer.
Et d’ailleurs, la Vocation de toute Vie difficile est sans doute la renaissance qu’elle permet. La Vocation de tout mensonge, c’est la Vérité, la Vocation des ombres, c’est la Lumière.
MALRAUX criait dans la condition humaine : « La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. »
En définitive, les limites posées à notre Être Infini permettent de comprendre la Beauté de l’infini. Peut-être que l’illimité frustré donne à apprécier le goût des petites choses et que de cette complexité renaît la simplicité. En tout état de causes, qu’importe ce qu’elles sont et ce qu’elles offrent ou reprennent, la mort s’apprivoise par la Vie qu’il ne faut ni salir ni mépriser, faute de quoi, on meurt vraiment : subitement ou à petit feu … Rien ne nous embrase quand l’on s’éteint, car les grands feux rayonnent de l’intérieur, par les parois transparentes de nos cœurs rendus limpides.
JUNG écrivait magnifiquement que « Plus la raison critique prédomine, plus la vie s’appauvrit ; mais plus nous sommes aptes à rendre conscient ce qui est inconscient et ce qui est mythe, plus est grande la quantité de vie que nous intégrons. La surestimation de la raison a ceci de commun avec un pouvoir d’État absolu : sous sa domination, l’individu dépérit. »
Car voilà l’inconscience, l’absence de Vision, l’aveuglement le plus absolu qui nous terre à jamais dans les geôles de notre raison étriquée.
Niels BOHR, Physicien danois et Prix nobel 1922 de Physique déclare que « Toutes les choses que nous appelons réelles sont faites de choses qui ne peuvent pas être considérées comme réelles. »
En s’enfermant dans la perception d’une réalité mentale qui prend appui sur le faux plutôt que sur l’authentique, on porte tous le Monde sur le dos et il est si lourd, qu’on est littéralement écrasés par le poids insupportable de l’existence. On est responsables de la perception qu’on a du Monde, responsables de nos égarements et de notre conscience qui ne dépend que de Soi et de notre capacité à plonger au Cœur de Soi.
Personne ne nous fait pourtant plus mal que nous-mêmes. Personne n’a ce pouvoir. Tandis que nous le lui prêtons par ignorance de nos propres forces et richesses, nous nous appauvrissons de joie et abondons de tristesses superflues, en nous étant abandonnés hors de soi et séparés des autres.
Un jour on sent qu’il faut lâcher et s’alléger : Ne plus supporter le monde, mais le laisser nous transporter en confiance. Alors on est libres. Un jour, on n’est plus autre chose que CELA ! Conscience d’être UN et rassemblés.
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Il faut être un petit Prince pour bien sentir cela. La Conscience est un regard chargé de l’Innocence Originelle et déchargé de la culpabilité du Monde des Hommes.
La Conscience est bien plus qu’une idée, un sentiment ou une simple émotion. C’est un rapport entre l’Unité et Soi, un alignement Parfait entre deux Mondes qui n’en font en vérité qu’Un ! Et ceci ne s’explique pas, on doit le découvrir en le vivant, en le ressentant, une re-naissance, non à l’idée, mais à la réalité sans mot et sans expérience de ce vide qui ne s’exprime dans aucun langage connu de la raison. Il faut n’être plus qu’un poète, c’est-à-dire, n’être plus en premier et dernier recours, que le jeune enfant que nous avions abandonnés en chemin. Sans ces retrouvailles, la dualité demeure, l’Enfer perdure, la mort reste menaçante.
« Je crois que l’idée de vivre poétiquement est une idée capitale … la poésie ne doit pas seulement être une chose écrite, lue, récitée, c’est une chose qui doit être vécue. » Par ces mots, Edgar MORIN ne décrit pas ici le poète des vers d’une réalité austère, mais celui qui va trouver l’inspiration en Conscience de ce monde alternatif et invisible qui ne se met qu’à la portée des génies.
Voilà l’Art Sacré, le Monde du Poète, du fou qui rompt ses chaînes à la conquête de cette partie insoumise de lui-même qui l’attend depuis toujours. « L’art est la seule chose qui résiste à la mort » nous dit encore MALRAUX. Il n’a pas raison : il est insolemment dans le vrai ! La vérité lui a explosé au Cœur et il tente de la transmettre à ceux qui pourront la res-sentir ! Car l’Art est vain à l’égard des insensibles. Il faut avoir eu mal pour avoir cette empathie à l’égard de l’autre, pour le sortir de la condition humaine du dominant et du dominé et jouir pleinement de l’Égalité entre les Hommes que la Conscience met laborieusement au jour.
Libres dans la fragilité, puisque tout nous presse autour à l’inconscience, paradigme des matérialistes et des pensées conformes. Notre sensibilité se heurte de plein fouet à une société qui se moque de nos illuminations et nous pleurons souvent d’être seuls et incompris.
Qu’importe pourtant, puisque tout est déjà là ! Qu’importe, puisque nous sommes Conscients, en attendant les autres. Qu’importe, puisque nous rayonnons la nécessité qui fait foi. Qu’importe le cycle, puisque nous nous savons immortels et que le cycle lui-même est le reflet sublime d’une réalité invisible. L’Enfer, c’est nous, le paradis aussi.
Les plus belles fleurs sont toujours les plus fragiles, mais elles demeurent aussi les plus rayonnantes et tout rayon de Vérité provient de l’infini et y retourne. On est immortel quand on est sensible et qu’on a su percevoir, sans bruit et sans faire valoir, la Beauté du Sacré. Les grands bonheurs sont discrets, et ils nous explosent le Cœur en irradiant notre corps de l’intérieur vers l’extérieur. Tout le contraire des plaisirs qu’on impose, qui nous conditionnent sous des masques trompeurs, en nous annexant du poison de leurs fausses saveurs. Le superficiel est surface changeante des choses. On ne s’étonne donc jamais de les perdre avec plus ou moins de mal.
Malgré tout, il subsiste toujours en Soi un rapport subtil aux causes fondamentales de l’apparence qui ne peut disparaître. Le Monde subtil est un Rayonnement qui prend sens pour ceux qui ont un jour perçu un peu cette Lumière.
L’Essence est systématiquement rendue subtile et palpable, quand on siège au Cœur du Monde, tout comme la substance au contraire s'objectivise par notre raison et nos perceptions mentales. Le Monde change selon notre point de vue, mais nous demeurons dans sa Beauté depuis toujours, puisque le temps et l’espace sont une grande illusion, le décor le plus mystérieux et le plus magique aussi de nos existences.
Le Cœur est Vérité. Soyons vrais. Pour être authentique, la seule mesure est la plénitude de Joie : – qui précède l’action (la bonne intention ou le désir); – qui la nourrit (l’agir juste ou la communion); – et qui la prolonge (le plaisir du but atteint). “Bon Cœur ne saurait mentir”, nous dit l’adage.
Écoutez… On nous parle et on nous guide pourvu qu’on l’écoute, à l’intérieur de nos murs trop épais. Pour bien l’entendre, il faut franchir la porte la plus basse, la plus ignorée et pourtant si intime et familière quand on l’entrebâille. Puis on rentre au centre de ce foyer oublié, prudemment, timidement, jusqu’à reconnaître le parfum oublié d’une enfance lointaine qui ressurgit et qui nous enthousiasme soudain et à jamais.
On ne va nulle part alors, on ne quitte pas le sol. On transcende la matière et le Mental. On est Soi, à 360 ° et davantage … par-delà toutes les références limitées de nos sens et de la raison sclérosante. On plonge dans la Vibration initiale, que les sens ne saisissent pas.
Le Cœur Quantique offre l’Unité, ici et maintenant, la simplicité dans le complexe, le non-duel dans les alternatives. On peut encore se tromper et se mettre hors de Soi, mais on n’oublie plus l’Essentiel et le Parfum de la Vérité.
En alignant chacun, son propre Cœur sur celui de l’Univers, on ne fait plus qu’Un, comme aux premiers jours d’avant la grande séparation.
Les choses et les faits s’estompent quand le Cœur s’éveille. Cela ne signifie pas que le monde n’existe pas, mais qu’il n’existe plus dans cette vision grossière ou profane qu’on lui prêtait. Renaître à la Lumière du monde, c’est transcender le certain et plonger aux racines de tous les champs inexplorés du possible, ce qui fonde l’existence et ne la fige plus. Tout réveil, toute renaissance est graduelle et comme le rappelle JUNG : les symboles soudain commencent à nous parler. C’est alors que le Monde prend tout son sens. Ce n’est plus le sens de la direction entre deux points spatiaux, ce n’est plus le sens de la chair et du plaisir, c’est le sens élargi d’une conscience totale, globale et libre. Un nouvel EON, sans doute, un nouvel Homme qui a fait mourir l’ancien trop enfermé dans ses prisons.
La somme de nos incarnations – qui sont nos étroits rapports au monde et à nos identifications conformistes et confortables et qui faussement nous entourent et nous contraignent, leur nombre faisant notre force – nous adapte toujours au meilleur de nous-même et qu’importent nos échecs, puisqu’ils nous permettent de reconnaître, malgré les difficultés du long parcours passé et à venir, les chemins qui nous conviennent. La vérité, c’est que nous n’avions jamais vieillis vraiment.
Le guru indien Nisargadatta Maharaj, l’un des pères de la doctrine de la non- dualité (Advaita Vedānta), nous livre ces mots majestueux à propos de la Présence en Conscience. « La présence est absolue, la conscience personnelle est relative à son contenu. Elle est toujours conscience de quelque chose. La conscience personnelle est partielle et changeante. La présence est totale, immuable, calme et silencieuse. Et elle est la matrice commune de toute expérience. Ce que vous êtes, vous l’êtes déjà. En sachant ce que vous n’êtes pas vous vous en libérer et vous demeurez dans votre état naturel. Cela se produit tout à fait spontanément et sans effort. »
Prendre le recul suffisant sur la relativité de nos existences mortelles, est le propre de l’Homme Sacré, cette part de Soi éternelle qu’aucune urgence ne vient plus presser, car même la mort n’arrête plus le vrai mouvement Conscient et Perfectible de la Vie que notre âme conduit et révèle. Et rien ne vaut la Vie, même éphémère et difficile, puisqu’elle est le mouvement de notre liberté dans l’Éternité calme et silencieuse de l’insondable et insensible Mystère.
Notre Présence consacre l’infini de notre essence joyeuse et restaure notre divinité, en Conscience.
Revenir dans son Cœur, c’est recouvrer la Plénitude totale de l’insouciance Originelle qui rit et qui ne s’estompe plus puisqu’elle est la Lumière qui prime toutes les ombres, fruits amers de nos absences momentanées.
Il n’y a pas qu’un espoir, qui est souvent déçu, dans le Cœur qui espère : il y a une intuition continue de Soi, qui est la Conscience en éveil, continue comme un temps qui ne passe plus, la bienveillante éternité qui n’est nulle part qu’en nous-même et nul autre que Soi.
EINSTEIN ne dira rien d’autre lorsqu’il écrira « Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don. »
Le Monde a besoin de plus d’intuitifs et de moins d’intellectuels. Le monde Cartésien se meurt et c’est tant mieux. La raison sert trop souvent nos passions en les légitimant. La raison, c’est l’inconscience de l’Homme séparé, c’est ce qui lui reste quand il n’a plus de Cœur. Le Cœur n’est peut-être pas déraisonnable au sens où vous l’entendez, mais il est libre et fou, sans les bornes de l’existence et ses lois étriqués.
Rien n’est compliqué, tout est à aimer. Follement. C’est tout !
C’est simple … comme un baiser, comme l’Amour qui contemple et rapproche un même monde que l’orgueil complexe et dédaigneux pourtant détruit et éloigne. C’est honteusement simple la vie, honteusement simple qu’on la complique avec d’autant plus d’ardeur qu’on l’ignore et qu’on l’occulte derrière les gravats de nos certitudes vaines et ignorantes.
« Science sans conscience n’est ruine de l’âme. » Affirmait le sceptique Rabelais dans son Pantagruel. Et en effet, la Conscience est la seule action réflexive, s’il en est, de l’âme. Toute pensée qui se proposerait un autre objet plonge inéluctablement dans l’illusion. Ce pourquoi, la philosophie matérialiste cartésienne vouait à l’échec toute tentative de libération de l’esprit par l’esprit lui-même, qui ne renaisse pas en âme pour se sentir Soi-même et plus, par le prisme d’une Matrice qui l’égare.
La sagesse ne consiste plus en la direction de nos actes par l’extérieur en dominant nos passions par la force, enseignée ou imposée, créant pas là-même un ordre factice qui ne s’aligne que très rarement sur le ressenti.
La véritable sagesse est de l’ordre du Sacré intuitif et ressenti. L’Homme n’est plus objet de sa propre recherche, il ne s’agit plus d’expliquer ni de disséquer, moins encore de comprendre ou de convaincre, car comprendre c’est dominer ou être dominé, il s’agit de rentrer au Cœur de la Conscience, au Centre de l’indéfinissable espérance, du Verbe insondable et inexprimable qui est l'In-périence et plus l'Ex-périence, c’est-à-dire la rencontre de ce Mystère qui ne repose plus sur un apport extérieur, une identification, ou une expérience particulière, mais qui les comprend toutes sans plus en retenir une seule pour certaine et objective.
Expérimenter, c’est Éprouver, connaître par expérience. Vanité des vanités ? Non, car la Conscience est le fruit de cette expérimentation qui a, pour ainsi dire et au sens Christique, Gnostique et Alchimique du Livre des Livres, « séparé le bon grain de l’ivraie », et contribué à faire jaillir sa nécessité et la nature même de ce qui devait rester de nous : des Êtres sacrés en création et en devenir, dès Ici et dès maintenant, en Présence et comme le dit si bien CAMUS, « Surtout, pour être, ne pas chercher à paraître. »
On ne grandit pas à dominer les autres, mais à s'élever au dessus de soi-même.
Cette expérience du Soi par Soi, inclut les autres dans l’expérience du multiple, afin de ressentir cette communion totale, cette fraternité inaltérable qui unit ondulatoirement tout le vivant, en toute simplicité. Il n’y a plus de séparation quand le point de Conscience est atteint. L’Éveil, la Lumière, l’Étoile, tout est là en un faisceau unique que plus rien ne sépare, sauf les ténèbres sans doute, mais qui ne nous saisissent plus. On a la conscience qu’on mérite en proportion de la place qu’on occupe dans son propre Cœur, au Cœur de l’Univers.
Cette nécessité de la Conscience, et donc d’habiter dès ici et maintenant ce monde en « Pleine Conscience », c’est reconnaître que la vigilance doit rester de mise, à chaque seconde, car les lois de ce monde matériel sont impermanentes et que notre âme, par Nature Une et non duelle, est confrontée à chaque seconde à un monde multiple et duel. Il ne s’agit pas pour nous d’avancer au galop assis entre deux mondes, entre Ciel et Terre, mais de reconnaître l’Unité essentielle, la substance première de cette perception, et notre rôle dans ce monde. En acceptant l’accessoire, mais sans plus être attaché à lui comme l’Ego nous le commandait.
MALRAUX écrit « L’essentiel est à mes yeux ceci : aimer un être n’est pas le tenir pour merveilleux, c’est le tenir pour nécessaire. »
Il ne nous reste jamais assez de temps, en cette courte vie, pour offrir la Lumière qu’on perçoit ; à la condition d’ailleurs d’oser aller soi-même à sa rencontre et de ne pas la perdre de vue. Voilà pourquoi je l’écris : pour tracer son chemin, croiser l’immortalité dans les zones limitées de mon existence bornée. Il faut aller au-delà des mots communs, des croyances convenues, et du conformisme de la pensée vulgaire, pour s’émerveiller. Il faut prendre le risque de se libérer de ces chaînes qui nous entravent et nous cantonnent dans le champ restreint de l’absurde
Et justement. Les mots ne nous appartiennent pas. Nous en passons la Lumière, car le Beau ne se possède pas, il se délivre, aux deux sens du terme.
Je ne marche pas à ta place. je t'encourage sur le chemin que tu découvres et traces toi-même.Tu as rendez-vous, avec mon sourire ou ma crainte, sans chaîne ni bâton. Un homme peut bien en devancer un autre, mais pas le dominer de sa vérité ou de son illusion.
Oui, la Conscience est magique, elle est merveilleuse. Mais attention à ne pas se laisser berner à nouveau par les choses qui brillent trop dont l’apparence Royale n’est qu’accessoire et trompeuse. Il ne faut pas que ce ressenti soit juste merveilleux ou porte sur un objet juste magnifique, il faut surtout que cette grandeur, ce sentiment d’infinitude s’impose nécessairement, comme l’Amour qui n’est pas seulement beau, mais qui est l’évidence d’un Cœur libre, juste et parfait qui s’offre sans condition et sans plus aucune limite.
J'aime les âmes qui se rejoignent, car ce mouvement les recompose, vers elles-mêmes et vers les autres. Des hommes n'ont visiblement rien en commun et pourtant, tout les réunit. Voilà le Mystère qui ne se résout que lorsqu'on a senti, l'insondable et inexplicable murmure de la Lumière.
Sentir, c'est comprendre avec le Cœur. La tête n'a jamais été une boussole sûre.
Chris le Gardien, décembre 2019.
Là où l'amour règne, il n'y a pas volonté de puissance et là où domine la puissance, manque l'amour. L'un est l'ombre de l'autre.
La moitié du monde manque de tout, l'autre moitié manque de l'essentiel.
Il y a ce que l'on connait, qui est étroit. Il y a ce que l'on sent, qui est infini.
La présence est absolue, la conscience personnelle est relative à son contenu. Elle est toujours conscience de quelque chose. La conscience personnelle est partielle et changeante. La présence est totale, immuable, calme et silencieuse. Et elle est la matrice commune de toute expérience. Ce que vous êtes, vous l'êtes déjà. En sachant ce que vous n'êtes pas vous vous en libérer et vous demeurez dans votre état naturel. Cela se produit tout à fait spontanément et sans effort.
Surtout, pour être, ne pas chercher à paraître.
Plus la raison critique prédomine, plus la vie s'appauvrit ; mais plus nous sommes aptes à rendre conscient ce qui est inconscient et ce qui est mythe, plus est grande la quantité de vie que nous intégrons. La surestimation de la raison a ceci de commun avec un pouvoir d'Etat absolu : sous sa domination, l'individu dépérit.
Je crois que l'idée de vivre poétiquement est une idée capitale … la poésie ne doit pas seulement être une chose écrite, lue, récitée, c’est une chose qui doit être vécue.
L'enfant est un roi en marche vers l'aurore.
L’enfant a un pouvoir que nous n’avons pas : celui de bâtir l’homme lui-même.
Et je fus plein alors de cette Vérité
Que le meilleur trésor que Dieu garde au Génie
Est de connaître à fond la terrestre Beauté
Pour en faire jaillir le Rythme et l'harmonie.
La vie d'une personne libre offense toutes les personnes qui sont esclaves des préjugés et des règles.
Il y a ce que l'on connaît, qui est étroit. Il y a ce que l'on sent, qui est infini."
Essen-ciel - Guide de Lumière - Editions Maïa
" Prendre Conscience que le Monde est créé en Soi est le début d'une grande aventure spirituelle fondamentale, d'un regard nouveau porté sur ce Monde et l'au-delà des sens, ce que j'appelle ...
https://www.editions-maia.com/livre/essen-ciel-guide-de-lumiere/