L'Homme nouveau n'est pas l'Homme avec de nouvelles cuissardes et une armure en plus ; c'est celui qui a su regarder ses faiblesses et sa nudité en face. Il ne s'accroche plus à son Moi, comme le naufragé à sa bouée. Il comprend que les tempêtes sont ses propres courants impétueux qu'il ne cesse d'alimenter lui-même.
Vivre? Quelle incroyable question n'est ce pas? Question absolue à laquelle la Vie elle-même ne répond jamais que relativement. Car la tête ne rêve jamais sans le Cœur.
La Vie est toujours un défi à la permanence du Monde.Et ce défi, on le relève tous les jours.
Ni recette, ni mode d'emploi. On avance...C'est tout! balancés entre deux mondes...Quand on ne perd pas l'équilibre.
Et si nous acceptions de rentrer dans ce mystère, par soi-même? Non en nous raccrochant aux autres, mais en laissant jaillir cette Vérité de notre Cœur? Alors peut-être, la magie opérerait elle une transformation spontanée de tout notre être? Nous re-connaitrions en nous cette force incroyable qui ne nous avait en réalité jamais fait défaut. Le "Maître intérieur" se révèlerait, comme l'Homme nouveau qui naitrait de l'ancien.
On oublie de se re-cueillir? ré-colter : rassembler les fruits, en anglais "to Take in" : prendre dedans.
Qui mieux que nous-même le peut?
Se recueillir, c'est se donner la chance de vivre pleinement l'instant Présent, bien assis dans son Cœur.
Se recueillir, c'est se rebeller paisiblement contre ce qui nous retient dans le bouillon de la vague.
On ne peut indéfiniment pas chercher l'espoir qu'hors de Soi. il faut aussi oser aller le puiser au plus profond de sa Foi.
Nous voyageons vers nous-même, à chaque pas, sans le savoir. Chaque changement y concoure et chaque seconde le permet.
Ne cherchons ni à poursuivre ce qui nous fuie, ni à espérer ce qui ne vient pas. Les énergies se rassemblent toujours au gré de l'évidence.
Notre Mental seul nous oblige à courir après la Vie? La Vie ne nous attend pas là-bas. Elle est ICI.
L'espérance est une confiance totale dans la Paix, l'Amour et la Joie...L'espérance se vit chaque instant et ne s'anticipe pas.
Le bruit du Monde nous accompagne vers le Silence et le prépare ; Il faut l'accepter. C'est ainsi que notre focale s'adapte à l'essentiel.
L'agitation du Monde? Quelle agitation sinon celle que j'entretiens en restant à l'extérieur de moi-même...
Quand la peur nous paralyse, entendons la petite voix réconfortante du Cœur qui nous rappelle combien la Vie compte sur nous. Car il en est toujours ainsi...Même dans la pire des tempètes. Mais on ne s'en rend bien compte qu'après, tant on se persuade des bienfaits de nos propres souffrances.
Toute rébellion face à la souffrance est un premier pas vers nous-même, une renonciation d'évidence au confort absurde que notre mental entretenait.
Se rebeller n'est pas revêtir un costume trop étroit ou trop large mais devenir le vrai costume de Soi, qui n'est jamais uniforme.
L’Étoile flamboie toujours quelque part quand on l'a vue une fois. Nous Maçons, nous avons toujours foi dans le re-jaillissement de la Joie.
Aucune souffrance n'est belle, mais la Joie qui la dissipe est un rayon du grand espoir qui l'attend.
Il est fondamental de percevoir que la Souffrance est l'exception à la Joie, et non l'inverse. Chacun est en mesure de le comprendre.
Quand on est rentré en Soi, on rentre dans la matrice du Monde. Le Serpent peut nous mordre encore, mais on n'en meurt plus.
On ne se force pas à sourire. de même, on ne se force jamais à aimer. L’amour sur terre n'est jamais tragique s'il sait construire un pont avec le Ciel. Alors on fait con-naissance avec sa Racine. Il n'y a plus de séparation, puisqu'il n'y a plus d'amour relatif. "Je t'aime" est un murmure : plus un cri de détresse.
On devient Amour, on devient Paix, on devient Joie, on rejoint l'Instant et la Permanence du Tout.
Le manque est- le contraire de l'Amour qui est essentiellement plénitude.
Car l'Amour est Réconciliation, pas Division!
On peut désirer sans aimer, aimer sans désirer. Si du Cœur qui s'ouvre le corps se met aussi à frissonner, quel plus beau moment de partage?
En allant à la rencontre de l'autre, on a rendez-vous avec cette part commune qui nous relie. Et l'Amour ne séparera jamais ceux qui ont aimé.
Il ne faut pas se perdre en l'autre. L'autre nous permet de nous retrouver. C'est la magie de l'altérité, pas sa violence, qu'il faut escompter.
L'Amour est un enrichissement. On ne cède pas sur sa personnalité en aimant, on la libère de tout les poids qui nous empêchaient d'être Soi.
Et c'est le Cœur qui parle. Pas la tête, car on peut tolérer avec la tête, on n'aime bien qu'avec le Cœur.
Aimer, c'est avancer avec l'autre en faisant Cœur Commun.On aime de mille façons mais aucune n'est une erreur.
Ni la distance ni la mort ne séparent les âmes qui vibrent au diapason. Les chemins se séparent parfois, mais l'Amour ne passe jamais.
Terre et Ciel ont une même Source.
L’Équilibre précaire qui nous mobilise, tantôt trop bas,tantôt trop haut,est une aventure temporelle qui finira bien.
Loin de s'éloigner, l'indépendance nous rapproche des autres et de nous-même. La fin de l'Ego qui nous malmène. Exister en se libérant des dépendances et des préjugés permet de vibrer à l'UNisson.
Le Murmure de l'Amour...franchit toujours ce grand mur de désamour que le Moi sait si bien dresser devant nous et qui nous empêche de rencontrer notre Cœur.
L'Amour n'a pas vocation à briller....Il EST, en attendant qu'on le révèle à la Lumière de notre Jour, comme à chaque fois que notre Cœur est interpellé et qu'il bouge à l'unisson de l'Univers tout entier.
Des milliards sur Terre! Et pourtant, quand il est l'heure, les chemins se croisent et se décroisent, au gré de l'ouverture des Cœurs,
Notre Maître intérieur nous parle directement ou indirectement au travers quelques mots écrits ou murmurés. Et là s'opère une alchimie admirable.
On ne murmure jamais mieux qu'au Cœur les vérités qu'il connait déjà. On ne les apprend pas, au mieux on les réveille.
Je vous souhaite d'entendre la voix de votre conscience. L'Homme nouveau ne demande qu'à jaillir...et prendre sa juste place dans ce Monde qui nous éprouve.
Alors, et alors seulement, tout sera juste et Parfait sans doute...à l'image des mots brillants de Sogyal Rinpoché que je me fais une joie de vous faire découvrir ou re-découvrir.
Un jour l'Evidence est si forte qu'elle ne laisse plus l'ombre d'un doute.
Merci à la Vie.
Chris le Gardien. 01 Décembre 2015
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Livre tibétain de la vie et de la mort de Sogyal Rinpoché (Extraits)
"Etre un guerrier spirituel, c’est développer un courage d’un genre particulier, foncièrement intelligent, doux et intrépide à la fois.
« Nous sommes capables d’échanger notre poursuite mesquine de sécurité contre une vue plus vaste, faite d’audace, de largeur d’esprit et d’héroïsme authentique »… (Chögyam Trungpa Rinpoché).
Apprendre à être à l’aise dans le changement et à se faire une amie de l’impermanence. Si tout est impermanent, alors tout est « vide », c'est à dire. sans existence intrinsèque, stable ou durable. Et toutes choses, comprises dans leur véritable relation, sont vues non comme indépendantes, mais comme interdépendantes.
La vague n’existe pas réellement en elle-même, elle est seulement le comportement de l’eau, « vide » d’une identité séparée mais « pleine » d’eau. C’est cette absence d’existence indépendante que nous appelons « vacuité ».
« Reconnaissez sans cesse le caractère onirique de la vie et réduisez attachement et aversion. Cultivez la bienveillance envers tous les êtres. Soyez emplis d’amour et de compassion, quelle que soit l’attitude des autres envers vous. Ce qu’ils vous font aura une moindre importance si vous le voyez comme un rêve. La clé est de conserver une intention positive durant le rêve. C’est là le point essentiel, la spiritualité authentique ». (Chagdad Tulku Rinpoché)
La vraie spiritualité consiste également à être conscient du fait que, si une relation d’interdépendance nous lie à chaque chose et à chaque être, la moindre de nos pensées, paroles ou actions aura de réelles répercussions dans l’univers entier.
La peur, éveillée en nous par l’impermanence, que rien ne soit réel et que rien ne dure, se révèle, en fait, notre meilleure amie car elle nous pousse à nous demander : Existe-t-il quelque chose sur quoi nous puissions compter et qui survive à ce que nous appelons la mort ?
Oui, il existe en nous « quelque chose » que rien ne peut détruire ou altérer, et qui ne peut mourir.
Un bouddha est celui qui a mis un terme définitif à la souffrance et à la frustration, et qui a découvert un bonheur et une paix durables, impérissables.
Gautama Siddharta était un être humain comme vous et moi. Son message – que l’éveil est à la portée de tous – véhicule un espoir extraordinaire.
Efforçons-nous de garder toujours présent à l’esprit que les nuages ne sont pas le ciel et ne lui « appartiennent » pas. En aucune manière ils ne peuvent tacher le ciel ou y laisser leur empreinte.
Tourner notre regard vers l’intérieur exige de nous une grande subtilité et un grand courage, n’impliquant rien de moins qu’un revirement complet de notre attitude à l’égard de la vie et de l’esprit. Nous sommes épouvantés à l’idée de regarder en nous-mêmes, parce que notre culture ne nous a donné aucune idée de ce que nous allons y trouver. Nous pouvons même craindre que cette démarche ne nous mette en danger de folie. Même l’idée de méditation peut être effrayante pour certains.
La vérité centrale de l’enseignement de Buddha est… que nous sommes tous, déjà, en essence, parfaits. Un bouddha n’est pas une sorte de « surhomme » spirituel tout-puissant ; devenir bouddha, c’est devenir enfin un être humain authentique.
Si l’on ne manipule pas l’esprit, il est spontanément empli de félicité, de la même manière que l’eau, si elle n’est pas agitée, est par nature transparente et claire.
Manger quand vous mangez, dormir quand vous dormez, signifie être totalement présent dans chacune de nos actions, sans qu’aucune des distractions de l’ego ne vous éloigne de cette présence.
Devenez maître de votre propre félicité, alchimiste de votre propre joie, ayant toutes sortes de remèdes à portée de main (belle musique, belle vue, belle peinture, belles citations…) pour élever, égayer, éclairer et inspirer chacune de vos respirations et chacun de vos mouvements.
Incarner le transcendent est notre raison d’être en ce monde.
Si cent personnes dorment et rêvent, chacune d’elles fera, en songe, l’expérience d’un monde différent. On peut dire que chaque rêve est vrai, mais cela n’aurait aucun sens s’affirmer que le rêve d’une personne représente le monde réel et que tous les autres sont des illusions.
« Le Diable peut citer les Ecritures à ses propres fins ».
En tibétain, l’ego est appelé dak dzin, ce qui signifie « s’accrocher à un moi ». L’ego est donc défini comme les mouvements incessants d’attachement à une notion illusoire du « je » et du « mien », du soi et de l’autre, ainsi qu’à l’ensemble des concepts, idées, désirs et activités qui entretiennent cette structure fictive.
L’espoir et la peur sont ennemis de la paix de votre esprit.
… Vous vous apercevrez, en fait, que vous avez découvert en vous votre propre guide de sagesse. Comme ce guide vous connaît parfaitement, puisqu’il est vous, il peut vous aider à franchir tous les écueils de vos pensées et de vos émotions avec une clarté et un humour sans cesse accrus. Votre guide peut aussi être pour vous une présence fidèle, joyeuse, tendre, malicieuse parfois.
Il m’arrive de penser que, plus encore que le désir et l’attachement, c’est le doute qui constitue l’obstacle majeur à l’évolution humaine. (…) Nous sommes devenus si névrosés et si faussement sophistiqués que nous prenons le doute pour la vérité… une forme de doute destructrice, qui ne nous laisse aucune croyance, aucun espoir, aucune valeur pour guider notre vie.
Menacé d’extinction, notre monde ne peut se permettre de bannir la vérité immense des enseignements mystiques qui nous ont été transmis. Au lieu de mettre en doute ces enseignements, pourquoi ne pas prendre conscience de notre ignorance et douter de nous-mêmes, de notre conviction d’avoir déjà tout compris, de notre attachement et de nos faux-fuyants ? Pourquoi ne pas remettre en cause notre passion pour de prétendues explications de la réalité qui n’évoquent en rien la sagesse majestueuse et universelle que les maîtres, ces messagers de la Réalité, nous ont révélée ?
Tous les guides spirituels de l’humanité nous ont transmis le même message, à savoir que le but de notre vie sur terre est de nous unir de nouveau à notre nature éveillée fondamentale. La « tâche » pour laquelle le « roi » nous a envoyés dans cette étrange et sombre contrée est de réaliser et d’incarner notre être véritable.
Lorsque nous avons prié, désiré, recherché ardemment la vérité, lorsque notre karma a été suffisamment purifié, se produit alors une sorte de miracle. Et ce miracle si nous savons le comprendre et l'utiliser, peut mettre fin à jamais à l'ignorance : le Maître intérieur, qui a toujours été avec nous, se manifeste sous la forme de « maître extérieur » que nous rencontrons alors, presque comme par magie, dans la réalité. Il n’est pas, dans une vie, de rencontre plus importante. (…) La tâche du Maître (extérieur) est en effet de nous apprendre à recevoir sans le moindre voile le clair message de notre propre maître intérieur, et de nous amener à réaliser en nous la présence ininterrompue de ce maître ultime. (…) Le maître n’est rien de moins que la face humaine de l’absolu.
« Lorsque votre peur rencontre la douleur d’autrui, elle devient pitié, lorsque c’est votre amour qui rencontre cette douleur, il devient compassion », (Stephen Levine).
S’entraîner à la compassion, c’est donc se souvenir que tous les êtres humains sont semblables et souffrent de la même façon. C’est honorer tous ceux qui souffrent et savoir que vous n’êtes ni distinct d’eux, ni supérieur à eux.
« Bénissez-moi afin que je sois utile ». Priez pour que vous fassiez du bien à tous ceux qui entreront en contact avec vous et que vous les aidiez à transformer leur souffrance et leur vie.
Lorsque vous méditez profondément sur la compassion, vous en venez à réaliser que la seule façon pour vous d’aider totalement les autres est d’atteindre l’éveil.
Avant de diriger vers les autres votre amour et votre compassion, découvrez-les, approfondissez-les, créez-les et renforcez-les en vous-mêmes. Guérissez-vous de toute réticence, détresse, colère ou peur qui pourraient vous empêcher de pratiquer tonglen de tout votre cœur.
Le « p’owa des trois renaissances » : reconnaissance de notre canal central en tant que voie, reconnaissance de notre conscience en tant que voyageur ; et reconnaissance de l’environnement d’un royaume de bouddha en tant que destination.
Souvenez-vous que la pensée avec laquelle vous mourrez – quelle qu’elle soit – est celle qui reviendra avec le plus de force lorsque vous vous éveillerez à nouveau après la mort.
Le moment de la mort révèle deux aspects de nous-mêmes : notre nature absolue, et notre nature relative – ce que nous sommes et ce que nous avons été dans cette vie."
L'ART DE VOIR EST LA SEULE VÉRITÉ
Krishnamurti- Janvier 1936
je ne désire pas ajouter aux nombreux systèmes existants de nouvelles théories, de nouvelles formules, ou de savantes explications.Toutes les formules « toutes faites », les « explications », les « théories » ne sont que des moyens habiles pour vous évader de vos propres conflits.
La plupart des esprits désirent imiter, suivre, copier parce qu’ils ne savent plus penser fondamentalement par eux-mêmes.
Pour la plupart la douleur, le conflit est si intense, qu’ils préfèrent plutôt s’évader dans les religions, les systèmes, les théories, ces cristallisations de la pensée humaine.Pour moi, la solution réelle de vos problèmes, se trouve dans la profondeur de votre Intelligence,qui doit fonctionner simplement, librement, spontanément.
Par cette Intelligence, je n’entends pas la capacité de spéculations ni de ruses intellectuelles.
L’Intelligence Véritable n’est pas non plus la connaissance livresque. Vous pouvez avoir beaucoup étudié, et encore rester stupide. Vous pouvez lire de nombreuses philosophies, et ne pas connaître encore l’Extase, la béatitude de la pensée créatrice, qui ne peuvent exister seulement que lorsque l’esprit et le cœur, se libèrent eux-mêmes à travers le conflit, par une constante lucidité, de toutes les stupidités du passé.
L’expression de l’Intelligence véritable dans l’Action est l’Immortalité, c’est l’apothéose du bonheur, la béatitude de vivre complètement dans l’Éternel Présent. Vous avez d’innombrables idées concernant la plénitude de la Vie, et l’immortalité.Mais pour moi, cette Immortalité, cette grande richesse de la Vie, ne peut être comprise et vécue, que lorsque l’esprit est pleinement libéré de toutes ses limitations, des stupidités du passé, du milieu actuel, des anomalies acquises ou héritées. Dans cette flamme d’intense lucidité, surgira l’extase de la Vie, dans cette conscience suprême est la Vérité.
Je vous en prie, tout ceci n’est pas une nouvelle théorie, je ne suis pas un théoricien. Je ne m’impose à personne, je n’essaye de convaincre personne de mon message, mais parce que les hommes sont enfermés dans la prison de la misère, dans les cages de la souffrance, je voudrais éveiller en eux, le désir de détruire eux-mêmes ces cages. Je veux créer en chaque être, une attitude nouvelle d’esprit. Je ne désire pas de disciples, parce que la signification totale de ce que je dis est contraire à toutes ces choses.Ce n’est que lorsque l’esprit est dépouillé de toutes les illusions de l’ignorance, et de toutes disciplines intérieures ou extérieures, qu’il est capable de discerner le Présent Infini.La Plénitude de la Vie est en toutes choses, il ne faut rien acquérir, tout est là, ELLE EST.
Mais si vous voulez comprendre ce que j’ai à dire, ne me traduisez pas je vous en prie en termes de parti, de secte, de groupe, de disciple, de partisan de religion.L’Éternel Présent est une chose que l’on ne peut pas expliquer. Vous ne pouvez pas raisonner untel sujet. Cela doit être expérimenté, Cela doit être vécu. Cela requiert une grande persistance et un éveil constant. Mais nos vies sont si superficielles, avec les inanités de la « civilisation » moderne, nos vies sont si chaotiques, déraisonnables, pleines de souffrances, et les hommes ne sont plus que des machines à imiter.Je dis que lorsqu’il y a discernement véritable, point n’est besoin de disciplines intérieures ou extérieures. Vous êtes la plupart emprisonnés dans l’habitude de la discipline.Tout d’abord vous conservez une image mentale de ce qui est bien, de ce qui est vrai, et de ce que votre caractère devrait être. Vous essayez de faire concorder vos actions avec cette image mentale. Vous agissez simplement en vous conformant à une image mentale que vous possédez. Tant que vous avez une idée préconçue de ce qui est vrai vous agirez conformément à cette idée. La plupart d’entre vous êtes inconscients du fait que vous agissez conformément à un modèle.Mais lorsque vous devenez conscients du fait que vous agissez d’une telle façon, vous n’essayez plus de copier ou d’imiter, mais c’est votre propre action qui vous révèle ce qui est vrai.Notre entraînement physique, notre éducation morale et religieuse tendent à nous mouler conformément à un modèle.Être libéré de la discipline est extrêmement difficile, du fait que dès l’enfance nous avons été l’esclave de la discipline et de la domination.
Depuis l’enfance, la plupart d’entre nous, avons été entraînés à nous adapter à un modèle social,religieux ou économique, et la plupart de nous sommes inconscients de ce fait.La discipline est devenue une habitude, et vous êtes inconscients de cette habitude.Lorsque vous verrez que vous êtes en train de vous discipliner conformément à un modèle, votre action sera engendrée par le discernement.Si en agissant ainsi vous êtes conscients de l’imitation, votre action sera spontanée.J’aimerais donc vous expliquer que la Vérité, la plénitude et la richesse de la Vie, ne peut être réalisée par personne au moyen de l’imitation, ou d’une forme quelconque de l’autorité.La plupart d’entre nous sentons occasionnellement qu’il existe une vraie vie, un Éternel quelque chose, mais les moments où nous sentons cela sont si rares, que cet Éternel quelque chose recule de plus en plus vers l’arrière-plan, et nous apparaît de moins en moins réel.
Or pour moi, il y a une Réalité éternelle et vivante, appelez-la Dieu, immortalité, éternité ou
autrement si vous le voulez. Je tiens qu’il y a une Vie éternelle qui est la Source et le But, le commencement et la fin, encore qu’elle n’ait ni commencement ni fin, ni But, ni Apogée.Cette Vie éternelle ne cherche pas dans son expression un résultat, un accomplissement. Elle n’ani apogée ni but, car Elle est éternellement en Mouvement.La Vérité réside dans le processus, et non dans la réalisation.Il y a quelque chose d’intensément vivant, de créateur qui ne peut être décrit, parce que la Réalité échappe à toutes descriptions. Vous ne pouvez pas connaître l’Amour Véritable par la description d’un autre, pour connaître l’Amour Réel, il faut que vous l’ayez éprouvé vous-même.
L’Amour a perdu son extase créatrice.Il ne devient plus qu’une série de conflits qui visent la possession.La grande tendresse de l’Amour, sa grande profondeur, sa qualité d’Éternité, sa sublimité, son extase immense et profonde sont détruites par le désir de posséder, d’obtenir.Sans cet Amour, l’homme ressemble à un désert de sable sec, à une rivière en été, lorsqu’elle n’a plus d’eau pour abreuver ses rives.Et pourtant peu savent aimer véritablement, car pour aimer réellement, vous devez être au-dessus de la corruption de l’Amour.Mais nul ne peut vous décrire la Plénitude, méfiez-vous de l’homme qui essaye de décrire cette Réalité vivante.Cette réalisation de la Vérité, de l’Éternel, n’est pas dans le mouvement du temps, lequel n’est qu’une habitude de l’esprit.Mais si l’esprit comprend cette Plénitude de la Vie, et s’il est libre de la division du temps en passé, présent et futur, alors survient la réalisation de cette Réalité Vivante, Éternellement Présente.Et encore, parce que nous avons divisé l’action en passé, présent et futur, parce que pour nous l’Action n’est pas complète en elle-même, mais est plutôt quelque chose qui est mis en mouvement par des mobiles, par la peur, par des guides, par la récompense et la punition, nos esprits sont incapables de comprendre la totalité dans sa continuité.
Ainsi on s’évade continuellement de l’Éternel Présent.Ce n’est que lorsque l’esprit et le cœur sont libres de la division du Temps que l’Action véritable peut surgir.Quand l’Action est engendrée par la Plénitude et non par la division du temps, elle est harmonieuse et est libérée des entraves de la société, des classes, des races, des religions et du désir d’acquérir.Pour exposer la chose différemment, l’Action doit devenir vraiment individuelle.Par action individuelle, j’entends l’action qui est engendrée par la compréhension complète, parla compréhension de l’individu, et non pas celle qui est imposée par d’autres.L’Immortalité ne peut être comprise que dans la plénitude de notre Action individuelle, et non comme fragment d’une structure, non comme partie d’une machine sociale, politique être religieuse. Vous devez donc éprouver l’individualité véritable avant de pouvoir comprendre Ce qui est vrai.
Distingue clairement qu'il y a deux consciences en toi. Celle de la dense matière de ta chair, et celle de ton être Essentiel qui a la faculté d'être Attentif à cette chair. Voilà ou se situe le centre de ton attention ou tu dois installer ton vouloir ardent.
Toutes les peurs et les peines infinies procèdent de l’esprit seul
...vers à soie,tu as tissé un cocon autour de toi. Brise ton cocon et sors en tel un magnifique papillon, telle une âme libre.
Vous ne trouverez jamais d'arc-en-ciel si vous regardez en bas.
Je ne me lasse jamais de découvrir ses écrits : en Partage : L'ART DE VOIR EST LA SEULE VÉRITÉ Krishnamurti- Janvier 1936 je ne désire pas ajouter aux nombreux systèmes existants de nouvelles...
http://forum.psychologies.com/psychologiescom/Spiritualite-s/sujet_3916_1.htm