Exerce toi chère âme à percer la matière
Et à tirer tes sens de l'immédiateté
Observe autour de toi et apprends à t'extraire
De l'habituel regard des fausses vérités
Tout veut figer tes yeux au sein d'une chimère
Et caché par l'image ce qu'ignore notre science
Tout veut masquer le vrai dans la peau du mystère
Qui devient notre intime au gré de nos conscience
La fleur n'est elle pas l'amas de particules
Que trahit la technique encore abasourdie
Appareillage ami, chasseur de molécules
Dites moi donc pourquoi le monde m'a menti?
Imagine ô mon âme un être dans l'atome
Dans cet espace temps il vivrait autonome
Vivons nous dans le notre à sa proximité
Sans ressentir jamais ses cent activités
Ces deux dimensions se chevauchent ainsi
Egocentriques vies qui se croient seules et rares
Qui souhaitent de l'espace explorer l'infini
Quand il faudrait sonder la forme dérisoire
LE Monde s'est dérobé en paraitre éphémère
Et de son beau cristal il brisa l'armature
Il a plongé les cœurs insouciants dans l'enfer
De ceux qui dans le faux complaisamment vécurent
Mets à nue la nature et sans la violenter
Contemple en amoureux ce corps qu'elle cachait
Quand l'esprit dégagé de sa bestialité
Quand le penseur fait fi de ses plus beaux attraits
Et quand l'humanité raisonne ses instincts
Pointe sous l'animal l'humanité d'un saint
Sous la complexité des multiples visages
D'une réalité induite par nos sens
L'Unité transparait, Essence des essences
Royaume du Divin où les esprits sont sages
Lumière éternelle que nous mettons à jour
Dissipant les ténèbres et rayonnant d'Amour
Oui je sais aujourd'hui en sondant la matière
Que la réalité luit au-delà de nos sens
Un poète français aux qualités plénières
Voulait du mimosa connaitre son essence
Il savait d'intuition le propre du réel
inapprochable et vain, fluctuant et difforme
La beauté d'une fleur ne vient pas de sa forme
Mais d'un rayonnement qui la fait être belle
Il savait d'intuition la force du mystère
Qui anime les corps ; car pourquoi cette fleur
Perd elle son éclat sitôt que l'on desserre
Les liens qui lui prêtaient l'odeur et la couleur
Si rien autour de moi, ni l'arbre ni la fleur
N'est comme je le vois
"Cogito ergo sum" Descartes très songeur
basait ainsi sa foi
Platon symbolisait le destin de nos âmes
Dans son allégorie qui en tisse la trame
La caverne est un lieu où enchaînés toujours
Les âmes sans savoir la lumière du jour
Ne voient de l'au-delà que des ombres difformes
Leur perception du monde est liée à ces normes
La Terre est notre grotte et la matière est l'ombre
Dans laquelle souvent notre œil se noie et sombre
Bientôt ô ma chère âme en s'habituant au Feu
Des agressifs rayons nos yeux verront le Ciel
La barrière des sens gros rochers ténébreux
En s'étant dissipée dissipera le fiel
Libéré d'un carcan qui enserrait d'erreur
Nous pourrons contempler la véritable fleur
Et PONGE pleurera en la voyant ainsi
Nous atteindrons ainsi la cime de la vie
Lumière ô ma Lumière enfin je t'ai perçue
Enfin j'ai maîtrisé les chaines de ma vue
La forme fait le Monde et ce jusqu'à la mort
Mon cœur avait raison et mes yeux avaient torts
Sur fond d'azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne, avec un rien d'histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot, dans son costume à pois jaunes, le mimosa.
Mais ce n'est pas un arbuste lunaire : plutôt solaire, multisolaire…
Un caractère d'une naïve gloriole, vite découragé.
Chaque grain n'est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux, un astre si l'on veut, étoilé au maximum.
Les feuilles ont l'air de grandes plumes, très légères et cependant très accablées d'elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d'autres palmes, par là aussi très distinguées. Et pourtant, il ya quelque chose actuellement vulgaire dans l'idée du mimosa ; c'est une fleur qui vient d'être vulgarisée.
… Comme dans tamaris il y a tamis, dans mimosa il y a mima.
Le théâtre du monde corporel nous dévoile de plus en plus en cette vie, à la lumière naturelle même, son exquise perfection, depuis que les systèmes du macrocosme et du microcosme ont commencé à s'ouvrir devant les découvertes du monde moderne.
Mais, direz-vous, assurément il n'y a rien de plus facile que d'imaginer des arbres dans un parc, par exemple, ou des livres dans un cabinet et personne à côté pour les percevoir. Je réponds : vous le pouvez, il n'y a là aucune difficulté. Mais qu'est cela, je vous le demande, si ce n'est forger dans votre esprit certaines idées que vous appelez livres ou arbres et, en même temps, omettre de forger l'idée de quelqu'un qui puisse les percevoir ? Mais, vous-même, ne les percevez-vous pas, ou ne les pensez-vous pas pendant tout ce temps ? Cela ne sert donc à rien : cela montre seulement que vous avez le pouvoir d'imaginer ou de former des idées dans votre esprit, mais cela ne montre pas que vous pouvez concevoir la possibilité pour les objets de votre pensée d'exister hors de l'esprit. Pour y arriver, il faudrait que vous les conceviez comme existants non conçus, ou non pensés, ce qui est une incompatibilité manifeste. Quand nous nous évertuons à concevoir l'existence des corps extérieurs, nous ne faisons, pendant tout ce temps, que contempler nos propres idées. Mais, l'esprit ne prenant pas garde à lui-même, se trompe en pensant qu'il peut concevoir, et qu'il conçoit en effet, des corps existant non pensés ou hors de l'esprit, alors que dans le même temps, ils sont saisis par lui et existent en lui. Un peu d'attention fera découvrir à chacun la vérité et l'évidence de ce qui est dit ici, et rendra inutile que l'on insiste sur d'autres preuves contre l'existence de la substance matérielle.