Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Chris le Gardien auteur
Chris le Gardien auteur
Menu
Le "Shin jin mei": Recueil de poèmes sur la foi en l’esprit

Le "Shin jin mei": Recueil de poèmes sur la foi en l’esprit

Le "Shin jin mei": Recueil de poèmes sur la foi en l’esprit

Le monde n'a pas pris une once de sagesse supplémentaire depuis le 6ème siècle après J-C. On le constate ici, à la lecture de ce poème. Tout est dans tout, et dès le départ.

La dualité nous entraine dans la durée et dans le détail de la complexité, là ou sans doute l'Unité est occultée. Ici et maintenant, mis à l'écart, le UN rigole de nos agitations dans le Deux. Le simple nous tend les bras et nous lui préférons le confort relatif de la dualité.

Il ne s'agit ni de rejeter, ni de préférer; Il s'agit de vivre en rapport avec l'univers. De recouvrer le Un par le non Deux, nous dit le sage. Peut-être que le trois nous conduit tout droit vers l'harmonie.

A l'heure de profonds changements de "conscience" dans le cœur des Hommes, en proie sensible avec les contradictions complexes de son monde d'illusion, ce petit texte mérite d'être un peu dépoussiéré. Bonne lecture et belle méditation.

"Shin jin mei"

Maître Kanshi Sosan

Recueil de poèmes sur la foi en l’esprit

1

Pénétrer la Voie n’est pas difficile

Mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet.

2

N’éprouvant ni amour ni haine

Perspicace, clairvoyante, pénétrante (indiscutable)

La compréhension.

3

S’il se crée dans l’esprit une singularité

Aussi infime qu’une particule,

Aussitôt une distance illimitée

Sépare le ciel et la terre.

4

Si vous réalisez ici et maintenant le satori,

L’idée de vrai ou de faux

Ne doit plus pénétrer dans votre esprit.

5

Dans notre conscience, la lutte entre le juste et le faux

Débouche sur la maladie de l’esprit.

6

Si nous ne pouvons pénétrer à la source des choses,

Notre esprit s’épuiser, en vain.

7

Elle est ronde, en paix, large comme le vaste cosmos, parfaite,

Sans la moindre notion de demeurer ou de rupture.

8

En vérité, parce que nous voulons saisir ou rejeter,

Nous ne sommes pas libres.

9

Ne courez pas après les phénomènes

Et ne rester pas sur ku (la vérité).

10

Si votre esprit demeure tranquille (dans sa condition normale),

Il s’évanouit comme dans un rêve.

11

Si nous arrêtons tout mouvement,

Notre esprit deviendra tranquille.

Et cette tranquillité par la suite

Provoquera encore le mouvement

12

Si nous demeurons aux deux extrémités,

Comment pouvons-nous en comprendre une ?

13

Si on ne se concentre pas sur l’originel,

Les mérites des deux extrémités seront perdus.

14

Si nous acceptons seulement une existence,

Nous tombons dans cette seule existence.

Si nous suivons le ku,

Nous devenons alors contre le ku.

15

Même si nos paroles sont justes,

Même si nos pensées sont exactes,

Cela n’est pas conforme à la vérité.

16

L’abandon du langage et de la pensée

Nous mènera au-delà de tout lieu.

Si l’on ne peut abandonner le langage et la pensée,

Comment peut-on la résoudre ?

17

Si nous retournons à la racine originelle,

Nous touchons l’essence.

Si nous suivons l’illumination,

Nous perdons l’originalité.

18

Si nous sommes illuminés en toutes directions,

Même un instant,

Cela est supérieur au ku ordinaire.

19

Le changement du ku

ordinaire (l’avant-ku)

Dépend de la naissance des illusions.

20

Ne pas chercher la vérité,

Seulement ne pas avoir de préjugés.

21

Ne demeurez pas dans les préjugés,

Ne recherchez pas le dualisme.

22

S’il nous reste un tant soit peu de notion de juste ou de faux,

Notre esprit sombre dans la confusion.

23

Le deux dépend de l’un.

Ne vous attachez pas à l’un.

24

Si un esprit ne se manifeste pas,

Les phénomènes seront sans erreur.

25

Pas d’erreur,

Pas de Dharma,

Pas de Dharma,

Pas d’esprit.

26

Le sujet s’évanouit en suivant l’objet,

L’objet sombre en suivant le sujet.

27

L’objet peut être réalisé en tant que véritable objet

Par la dépendance avec le sujet.

Le sujet peut être réalisé en tant que véritable sujet

Par la dépendance avec l’objet.

28

Si vous désirez comprendre le sujet et l’objet,

Finalement vous devez réaliser que deux sont ku.

29

Un ku identique à l’un et l’autre

Inclut tous les phénomènes.

30

Ne discriminez pas entre le subtil et le grossier,

Il n’y a aucun parti à prendre.

31

La substance de la grande Voie est généreuse,

Elle n’est ni difficile ni facile.

32

Les personnes ayant l’esprit étroit

Tomberont dans le doute.

33

Si nous adhérons à l’esprit mesquin,

Nous perdons toute mesure

Et basculons dans la voie de l’erreur.

34

Si nous l’exprimons librement, nous sommes naturels.

Dans notre corps, il n’y a aucun lieu où aller et demeurer.

35

Embrasser la nature,

Vous serez en harmonie avec la Voie.

35

Si nous faisons confiance à la nature,

Nous pouvons être en harmonie avec la Voie.

36

Ken hen s’oppose à la vérité,

Kontin s’en échappe.

37

Si nous désirons aller,

Prendre le seul et suprême véhicule,

Nous ne devons pas haïr les six souillures.

38

Si nous ne haïssons pas les six souillures,

Nos pouvons atteindre l’état de véritable bouddha.

39

L’homme sage est non actif,

L’homme stupide aime et s’entrave lui-même.

40

Dans le Dharma, pas de différenciation,

Mais l’homme fou s’attache à lui-même.

41

Se servir de l’esprit avec l’esprit,

Est-ce grande confusion ou harmonie ?

42

Dans le doute,

Les consciences de sanran et de kontin s’élèvent.

Dans la conscience du satori,

L’amour et la haine sont inexistants.

43

Au sujet des deux aspects de tous les éléments,

Nous voulons trop considérer.

44

Comme un rêve, un fantôme, une fleur de vacuité,

Ainsi est notre vie.

Pourquoi devrions-nous souffrir

Pour saisir cette illusion ?

45

Le gain, la perte, le juste, le faux,

Je vous en prie, abandonnez-les.

46

Si nos yeux ne dorment pas,

Tous nos rêves s’évanouissent.

47

Si l’esprit n’est pas soumis aux différentiations,

Toutes les existences du cosmos deviennent une unité.

48

Si notre corps

réalise profondément l’unité,

Nous pouvons couper instantanément toutes les relations.

49

Si nous considérons toutes les existences avec équanimité,

Nous retournons à notre nature originelle.

50

Si nous examinons cela,

Rien ne peut être comparé.

51

Si nous arrêtons le mouvement,

Il n’y a plus de mouvement.

Si nous faisons se mouvoir l’immobilité,

Il n’y a plus d’immobilité.

52

Le deux étant impossible,

Le un l’est également.

53

Finalement, en dernier lieu,

Il n’y a ni règle ni régulation.

54

Si l’esprit coïncide avec l’esprit,

Les semences, les traces des actions s’évanouissent.

55

Le doute du renard n’existant pas,

Les passions disparaissent complètement,

Et soudainement apparaît la foi juste.

56

Tous les éléments étant impermanents,

Il n’y a aucune trace dans la mémoire.

57

Illuminer sa propre intériorité par la lumière du vide,

Ne nécessite pas l’usage de la puissance de l’esprit.

58

En ce qui concerne hishiryo,

Considérer est très difficile.

59

Dans le monde cosmique de la réalité telle qu’elle est,

Il n’y a entité d’ego ni autres différences.

60

Si vous voulez réaliser le un,

Cela n’est possible que dans le non-deux.

61

Comme cela est non-deux,

Toutes choses sont identiques, semblables,

Tolérant les contradictions.

62

Les sages, l’humanité toute entière,

Vont vers l’enseignement de la source originelle.

63

Un moment de conscience devient dix mille années.

64

Ni existence ni non-existence,

Partout devant nos yeux.

65

Le minimum est identique au maximum,

Nous devons effacer les frontières des différents lieux.

66

L’infiniment grand est égal à l’infiniment petit,

Nous ne pouvons voir les limites des lieux.

67

L’existence elle-même est non-existence.

La non-existence elle-même est existence.

68

Si cela n’est pas ainsi,

Vous ne devez pas seulement le protéger.

69

Le un lui-même est toutes choses,

Toutes choses elles-mêmes sont un.

70

Si cela est ainsi,

Pourquoi est-il nécessaire de considérer au sujet du non-fini ?

71

La foi en l’esprit est non-deux,

Non-deux est la foi en l’esprit.

72

Finalement la voie de notre langage sera totalement coupée,

Et le passé, le présent, le futur ne seront pas limités.

Ne parle pas, médite! N'écoute pas, entend! Ne regarde pas, vois. Ainsi tu entendras le langage de toute la nature à travers tes oreilles et à travers tes yeux. Tu entendras à travers tous les sens de ton être...Abolis ton savoir...Contente toi de chanter suivant ton rythme et suivant ton harmonie. Celui qui est "vrai" t'entendra.

Scwhaller de Lubicz, AOR, l'appel du feu