Vivre la sexualité dans ce qu’elle offre de plus intense en émotion, procure une joie sans pareil et l’appétit qui vous motive dans l’observation avide de l’objet de votre désir, cette émotion qui vous saisit lorsque vous posez vos yeux sur ces formes exquises, laisserait place à une frustration bien proportionnée, si vous y renonciez pour obéir aux moralisateurs qui ont honte d’eux-mêmes et de tout. « N’y touches pas tu t’y perdras… » nous crient –ils.
Est ce bien ainsi que l’on se perd ?
Le fruit gorgé de soleil est il si juteux et si sucré pour qu’on le laisse flétrir ?
Lorsque l’eau monte à la bouche et que le désir est partagé au rytme de vibrations consonantes,
est il raisonnable de s’abstenir d’en jouir?
L’assoiffé doit-il ne pas boire pour plaire à un Dieu Sadique ?
L’affamé doit il se laisser mourir devant un plat succulent au prétexte qu’il y perdrait son âme ?
N’y perdrait il pas plutôt son corps et sa raison ?
L’appétit ne vient pas qu’en mangeant.
L’appétit est l’ élan naturel qui participe tout autant de l’âme que du corps.
Bien pauvre cette philosophie Janséniste qui veut les dissocier et qui prône l’abstinence contre les gènes même, et contre un tout autant organique que spirituel.
Combien d’entre eux nourrissent, au fond de leur conscience, des pensées bien plus sales, le regard en coin, à reluquer sous les jupes des filles.
Combien ont cédé à la tentation en substituant à ces plaisirs interdits des perversions bien plus déviantes ?
Dire que l’esprit est fort et que la chair est faible, ne signifie nullement la lutte de l’un contre l’autre, mais la supériorité potentielle du premier. La chair n’est animale que chez l’animal et l’homme n’est pas un animal sans un esprit qui puisse prédominer ses instincts grégaires. Céder aux tentations de la chair n’est pas un aller sans retour. C’est un voyage agréable d’où l’on revient toujours. Celui qui n’en revient pas est celui-là même qui, pétri de honte, s’est empêtré dans la démente expression de la culpabilité morale. Celle de sa culture, de sa religion de son déterminisme social.
Il n’est de liberté qui ne s’affranchisse des culpabilités culturelles.
Le propre de l’homme est de pouvoir s’abandonner un instant dans son animalité exquise.
Regardes ce sexe qui s’entrouvre. Tu n’y perds qu’un peu de ta semence. Ton corps est tendu à l’idée de t’y abandonner. Et si tu t’abstiens de le connaître, ou si l’on t’en interdit l’accès, la frustration t’emportera bien au-delà du supportable.
L’instinct primitif ne fait mal qu’en ce qu’il nuit à l’autre. C’est quand la porte est fermée, qu’on ne doit pas la forcer. Quand la porte est fermée frappes à une autre porte ou passes à autre chose ? Mais lorsqu’elle s’entrouvre et qu’une odeur agréable titille l’un de tes sens, ce bon sens te suggère de t’y aventurer.
La faim mérite qu’on se nourrisse et nos gènes millénaires nous y poussent par delà bien et mal. La semence ne se perdra plus au moment opportun ; En attendant jouit de la vie et de ce qu’elle t’offre.
TANTRA ou TANTRA pas ?
Laisse toi tenter. Le monde est entier il faut le vivre dans sa logique absolue.
Son essence est au bout de tes sens.
En laissant ta bouche égrainer ses pétales, elle appelle sa jouissance et tu pressens la tienne.
Pénètres au plus profond de son ventre afin qu’elle chavire en un seul cri. Ce n’est pas la douleur, c’est simplement le plaisir.
VITAL ET ESSENTIEL
Le fruit est désirable, le plat est délicieux : alors VIS LE, SANS VICE, ICI ET MAINTENANT...
Il y a plus de fous que de sages, et dans le sage même, il y a plus de folie que de sagesse.